La réunion conjointe des Correspondants Nationaux des Bureaux régionaux de liaison chargés du renseignement (BRLR) d’Afrique de l’Ouest et centrale

20 avril 2009

La réunion conjointe des Correspondants Nationaux des Bureaux régionaux de liaison chargés du renseignement (BRLR) d’Afrique de l’Ouest et centrale

Libreville (Gabon), 20 avril 2009

Discours d’ouverture de Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD

Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur général des douanes du Gabon, Madame et Messieurs les Directeurs généraux des douanes, Mesdames et Messieurs,

C’est un réel plaisir pour moi d’être à Libreville pour participer à l’ouverture des travaux de cette réunion annuelle conjointe des Correspondants nationaux d’Afrique de l’Ouest et centrale, à l’invitation du Directeur général des douanes du Gabon, Monsieur Onguinda Fridolin que je remercie chaleureusement de cette initiative.

Avant de poursuivre, je souhaitais adresser au Chef de l’Etat tout d’abord, et à vous tous ensuite, mes plus sincères condoléances pour le deuil qui vous a profondément touchés récemment et m’associer à votre peine.

Cette visite à Libreville m’offre aussi l’opportunité de découvrir le nouveau bâtiment qui abrite la Direction générale des douanes du Gabon, qui selon les premières informations qui me sont parvenues, traduit tout l’intérêt que l’Etat porte à l’administration des douanes quant à sa participation au développement économique et social du pays.

Permettez-moi de remercier Monsieur Armand Nanga, Vice-président de la région d’Afrique de l’Ouest et centrale, Directeur général des douanes du Sénégal et qui accueille le siège du BRLR d’Afrique de l’Ouest, ainsi que Madame LIBOM LI LIKENG, Minette, Directrice générale des douanes du Cameroun qui accueille le siège du BRLR d’Afrique centrale.

Je suis tout particulièrement heureux d’être parmi vous aujourd’hui. Vous le savez tous, les Administrations douanières travaillent dans un contexte difficile et en constante mutation où il faut concilier Facilitation, Contrôle et Sécurisation de la chaîne logistique internationale.

Pour être performantes, les douanes doivent avoir recours à l’analyse, à la sélection et au ciblage, en se basant notamment sur l’échange d’informations, sur le renseignement et en privilégiant la communication interne et externe.

Dans ce contexte, le réseau mondial des BRLR prend tout son sens. J’exhorte d’ailleurs les deux BRLR ici présents, mais les 9 autres aussi, à continuer d’occuper leur place de centre régional d’analyse de l’information, de diffusion du renseignement, des tendances régionales et des modes opératoires, et de participer activement au renforcement du réseau mondial des BRLR.

En tant que Bureaux régionaux de liaison chargés du Renseignement, le CEN et ses applications doivent être au centre de vos tâches quotidiennes.

Les derniers succès remportés par le CENCOMM en matière opérationnelle et le développement du nCEN, qui sera livré au cours du deuxième semestre 2009 à l’Administration des douanes de l’Ile Maurice, sont le résultat de votre engagement plein et entier dans le développement de cet outil moderne et efficace qui nous est envié par beaucoup d’organisations internationales.

A cet égard, à votre demande, le Secrétariat a organisé deux jours de formation à l’outil CEN, qui se dérouleront cette semaine, les 23 et 24 avril.

La formation fait partie des priorités de l’OMD, tout comme pour le Gabon et l’Administration des douanes gabonaises. La pause de la première pierre de la future école des douanes (Centre de perfectionnement professionnel douanier) à Léconi par le Chef de l’Etat, M. Omar Bongo Ondimba, au début de ce mois, en témoigne. Cette structure de perfectionnement répond à une nécessité de disposer de ressources humaines compétentes et performantes tant au niveau local qu’au niveau de la sous-région. Un ilot d’efficience, ne résiste pas dans un océan d’inaction. C’est tout l’intérêt du partage des connaissances, de l’échange d’expériences et de la coopération entre administrations douanières.

L’OMD continuera à apporter son soutien plein et entier à la douane du Gabon dans ce domaine primordial qu’est la formation.

Elément clé de la modernisation des administrations douanières, la formation est aussi un élément fondamental du dispositif de renforcement des capacités des administrations, un élément moteur de dynamisme et d’efficacité des services douaniers. J’en veux pour preuve le succès de l’Opération COCAIR, qui dans sa phase préparatoire comportait une session de formation à l’outil CEN ainsi qu’à la recherche, à la détection et à la constatation des envois de produits stupéfiants sur la base de cas concrets.

Les services douaniers des 15 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, tous représentés ici aujourd’hui, ont ainsi mené du 8 au 14 décembre 2008, une opération pilote nommée «COCAIR» destinée à renforcer les contrôles en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants dans 22 aéroports internationaux. L’objectif était d’intercepter les expéditions de cocaïne et autres drogues à destination de l’Europe. Cette opération, initiée par le Secrétariat de l’OMD en partenariat avec la Commission européenne, Interpol et l’ONUDC a été menée grâce à la mise en place d’un plan d’action en trois étapes : adaptation et utilisation du CENCOMM; constitution d’une Unité de coordination opérationnelle (UCO) implantée à Dakar (Sénégal); et formation des agents des services participants et, dotation en matériels de détection.

Les BRLR d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont été directement impliqués dans le dispositif et ont joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de cette opération.

Permettez-moi à ce stade de remercier les Directeurs généraux des quinze pays participants à l’opération pour leur implication dans le dispositif et la motivation de leurs agents.

Il va de soi que la mise en œuvre de cette opération pilote COCAIR, financée en grande partie par la Commission européenne, doit s’inscrire dans un projet plus vaste de renforcement durable des capacités des administrations douanières et autres services compétents en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants dans cette région, et ce sur une période minimale de trois ans.

Dans cette optique, il est indéniable que pour assurer le succès des prochaines opérations «COCAIR» en renforçant l’action des services douaniers, le recours à des équipes cynophiles spécialisées dans la recherche des produits stupéfiants serait déterminant.

L’opération «Cocair2» constituerait une excellente opportunité pour tester en conditions réelles l’efficacité d’équipes cynophiles pour la recherche de stupéfiants dans les aéroports d’Afrique de l’Ouest et centrale. Dans cet objectif, le Secrétariat de l’OMD mettra tout en œuvre pour s’assurer le concours d’équipes cynophiles pour cette prochaine opération.

Le débriefing de l’opération COCAIR se tiendra cet après-midi. Je compte sur la participation de chacun de vous pour qu’un point complet puisse être fait sur l’opération qui vient de se dérouler et je vous invite à formuler toute critique constructive et proposition aux fins de garantir le succès des futures opérations qui seront mises en œuvre dans cette région d’Afrique.

Enfin, je souhaitais vous informer qu’un projet de création de Centre régional de dressage de chiens spécialisés dans la recherche de produits stupéfiants a été évoqué lors de mon déplacement à Dakar en janvier 2009, au cours d’une entrevue que j’ai eu avec M. Armand Nanga.

Ce projet, concevable même si ambitieux, comporte bien évidemment quelques difficultés mais qui a mon sens pourront aisément être surmontées. Il représente un véritable challenge pour la région d’Afrique de l’Ouest et constitue un grand pas en avant en termes de renforcement des capacités dans le domaine de la lutte contre le trafic des drogues.

Je profite de la présence de M. Nanga pour lui remettre un «avant projet» très détaillé pour la création ce Centre régional de dressage de chiens afin qu’il dispose des éléments pertinents pour en évaluer la faisabilité.

Je terminerai sur ce point en précisant que le Directeur général des douanes françaises, Monsieur Jérôme Fournel souhaite apporter son soutien plein et entier à cette initiative, notamment en mettant à disposition des experts de la douane française pour aider l’administration des douanes du Sénégal mais aussi les administrations des douanes des pays de la région à mener à bien ce projet.

Je vous souhaite d’excellents et fructueux travaux et je saisis l’occasion qui m’est donnée pour renouveler mes remerciements les plus chaleureux à la douane du Gabon qui a tout mis en œuvre pour vous permettre de travailler dans les meilleures conditions.

Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur général des douanes du Gabon, Madame et Messieurs les Directeurs généraux des douanes, Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.