EastWest Institute
6ème conférence mondiale sur la sécurité |
|
Siège de l’OMD, Bruxelles, 18-19 février 2009 |
|
Discours de bienvenue et d’introduction de Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD
Mesdames, Messieurs,
Je me joins au Président de l’EastWest Institute, John Edwin Mroz, pour vous souhaiter à tous la bienvenue au siège international de la communauté douanière. Nous sommes fiers de prendre part aux efforts menés à l’échelon mondial pour rechercher, par une action conjointe, de nouvelles solutions aux difficultés actuelles, pour la sécurité mondiale.
Nous subissons aujourd’hui une grave crise financière qui a commencé à toucher le commerce international et les opérations douanières. Avec le déclin des importations et des exportations, de nombreuses administrations douanières sont sous pression pour réaliser leurs objectifs en termes de perception de recettes. Il règne par ailleurs une inquiétude grandissante quant à une éventuelle tendance au protectionnisme, qui ne ferait qu’exacerber la crise plutôt que l’atténuer. Il est donc d’autant plus important de remplir notre mission visant à sécuriser le commerce mondial tant en évitant de créer de nouveaux obstacles compte tenu de la situation économique actuelle. Dans ces conditions, la gestion des risques est un élément clé. Nous nous attachons actuellement à recueillir des informations auprès de nos Membres sur les moyens qui permettraient à la douane de réduire les charges inutiles pesant sur les opérateurs commerciaux, tout en nous acquittant efficacement de nos responsabilités.
Ces dernières années, la douane a été confrontée à de nombreux défis découlant de la mondialisation, à savoir, d’une part la nécessité de contrôler et de sécuriser effacement les chaînes logistiques mondiales, et d’autre part, la demande d’une plus grande facilitation du commerce licite. Pour relever ces défis, l’OMD a adopté en 2005 le Cadre de normes SAFE, lequel contient des dispositions préconisant une coopération douane-douane et un partenariat douane-entreprises. La douane s’est mise alors à développer des programmes d’Opérateur Economique Agréé, ou programmes d’OEA, qui sont au cœur de son partenariat avec les entreprises. La douane identifie comme OEA des entreprises conformes et fiables dans la chaîne logistique internationale, avec lesquelles elle travaille pour réduire les risques menaçant la sécurité et pour faciliter les échanges commerciaux licites. Ces efforts déployés sur le terrain requièrent un support politique, qui intéresse tout particulièrement les participants réunis ici aujourd’hui.
Le changement de l’environnement commercial et douanier ainsi que les efforts que nous avons déployés récemment pour répondre aux attentes de la société nous amènent à réfléchir sur l’orientation que devra prendre à l’avenir la communauté douanière. Les 174 Administrations Membres de l’OMD ont mis en commun leurs réflexions et ont adopté en juin 2008 le document stratégique intitulé «La douane au 21ème siècle», qui montre la voie à suivre à la communauté douanière.
Ce document stratégique incite vivement la douane à établir un réseau mondial basé sur une collaboration en temps réel entre les administrations douanières et entre la douane et les entreprises, pour soutenir le système commercial international. Ce document a pour principe de créer un réseau mondial de «douane électronique», qui assurera connectivité et circulation de l’information en continu, en temps réel et sans support papier. Je souhaiterais voir davantage d’innovations et de développements technologiques pour réaliser cette vision dans le cadre de partenariats public-privé. Cette conférence en est bien entendu une excellente occasion.
Un autre élément important du document sur “La douane au 21ème siècle” est une meilleure coordination entre tous les services impliqués dans la gestion des frontières, s’agissant de la circulation des personnes, des marchandises et des moyens de transport. De nombreux pays cherchent désormais à s’informer sur un vaste éventail de modèles opérationnels structurels et pragmatiques, à l’échelon mondial, afin de mieux comprendre les différents systèmes de coopération, systèmes coordonnés et intégrés, ainsi que les avantages potentiels qu’ils présentent. La gestion coordonnée des frontières a pour objectif d’assurer des fonctions cohérentes et complémentaires aux services concernés. Je souhaiterais donc qu’une meilleure coordination du renseignement soit un élément de base pour répondre au défi de la sécurité, qui est l’un des thèmes de cette conférence.
J’ai déjà évoqué la gestion des risques reposant sur le renseignement, qui est une autre pierre angulaire du document “La douane au 21ème siècle». Il est évident qu’il convient de consacrer les moindres ressources aux risques les plus élevés. De ce point de vue, la communauté douanière a exprimé son inquiétude sur la loi des Etats-Unis exigeant un contrôle au scanner de 100% des conteneurs quittant ce pays, et demande au Congrès américain de revoir cette loi. Nous estimons qu’un contrôle au scanner de 100% des conteneurs n’équivaut pas à 100% de sécurité. Nous préconisons plutôt une approche davantage basée sur les risques, qui fera l’objet des discussions de demain.
J’ai présenté jusqu’ici nos efforts visant à sécuriser et à faciliter le commerce mondial et comment tout ceci est lié aux thèmes prévus au programme de cette conférence. Mais nous devons également intensifier notre lutte contre le commerce illicite, par exemple contre le trafic de drogue et la contrebande. Non seulement la circulation de ces produits illicites menace directement la santé et la sécurité des citoyens, mais ce commerce est également une source de financement du crime organisé et éventuellement du terrorisme. Alors que les douanes améliorent conjointement leurs efforts pour faire face à la nouvelle tendance à la contrebande, je me félicite que ces questions soient à l’ordre du jour de la conférence de cette année.
Pour finir, je vous souhaite de riches et fructueux échanges de vues sur la sécurité et les actions à mener ensemble.
Je vous remercie de votre attention.