Bruxelles, 8 octobre 2009
Le programme conjoint de contrôle des conteneurs cible le commerce international illicite
Depuis le lancement du Programme de contrôle des conteneurs (PCC) conjoint entre l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Organisation mondiale des douanes (OMD) en 2005, le nombre de saisies de marchandises illicites dans les ports participant au programme a considérablement augmenté ; ce qui a donc gêné particulièrement les activités des syndicats du crime organisés et d’autres personnes qui exploitent les conteneurs maritimes en essayant de cacher des drogues et d’autres marchandises illégales dans une cargaison normale en conteneurs ou dans un conteneur seul.
Le Programme a été développé dans le but d’aider les gouvernements à créer des structures viables de lutte contre la fraude dans des ports maritimes sélectionnés afin de réduire le plus possible le risque d’exploitation et d’utilisation des conteneurs maritimes aux fins du trafic illicite de drogue, de la criminalité transnationale organisée et d’autres formes de marché noir.
Avec plus de 420 millions de conteneurs maritimes se déplaçant tout autour du globe chaque année et transportant 90 % de la cargaison mondiale d’après l’ONUDC, le développement et la mise en œuvre du PCC se sont révélés cruciaux en raison des questions de sécurité internationale actuelles, de l’augmentation notable des activités criminelles et de l’habileté croissante dans la manière dont ces criminels essaient de faire passer en contrebande des marchandises dans le monde entier afin d’éviter les contrôles qui empêchent l’arrivée sur le marché de ces marchandises illégales. En fait, des fonctionnaires risquent souvent leur vie étant donné que les trafiquants ne reculent devant rien pour dissimuler leur contrebande et utilisent parfois des couvertures dangereuses telles que de la ferraille potentiellement radioactive pour dissimuler l’héroïne et la cocaïne.
En gardant à l’esprit que les ports maritimes peuvent traiter entre plusieurs centaines et 50 000 conteneurs tous les jours, l’OMD, fondée par l’ONUDC, forme actuellement les douanes, la police et d’autres forces de l’ordre dans plusieurs ports identifiés comme plaques tournantes du trafic maritime de cocaïne en provenance d’Amérique Latine, d’opiacés en provenance d’Afghanistan et d’héroïne en provenance d’Asie du Sud-Est. À ce jour, le PCC est en place dans des ports situés en Équateur, au Sénégal, Ghana, Pakistan et depuis peu au Cap Vert, Turkménistan, Panama, et Costa Rica, et il est prévu d’étendre le Programme à d’autres ports en temps utile. La Commission Européenne s’est également engagée à financer d’autres activités du PCC.
Le Secrétaire Général de l’OMD, Kunio Mikuriya, a déclaré: « Les unités de Contrôle conjoint aux ports établies sous le PCC ont réalisé d’excellentes saisies. Ces opérations conjointes locales sont un exemple classique de gestion coordonnée aux frontières en action et une validation des indicateurs de risques de l’OMD qui ont été utilisés pour cibler les expéditions.». Il a ajouté, « L’OMD est heureuse de prendre part à cet effort international, en partenariat avec l’ONUDC, afin de sécuriser les échanges internationaux et de protéger la santé et la sécurité des personnes par l’intermédiaire d’une coopération coordonnée».
La liste ci-dessous de saisies montre la réussite constante du programme :
En Équateur, il a été saisi des appareils électriques de contrebande ; du whisky et de la vodka pour une valeur de 1,5 millions de dollars américains ; plus de 2,5 tonnes de cocaïne ; 9 tonnes d’ailerons de requin, une espèce menacée ; 1,545 tonnes d’essences de bois protégées cachées dans 45 containers ; 4,5 millions de cigarettes contrefaites ; et trois conteneurs de marchandises contrefaites. Le pays a également joué un rôle clé dans la saisie de cocaïne dans des ports maritimes de Belgique, des Pays-Bas et d’Ukraine grâce au partage des renseignements.
Le Pakistan peut également se vanter d’avoir réalisé des saisies importantes. En 2008, les fonctionnaires ont intercepté plusieurs cargaisons de produits chimiques illicites, y compris 14 000 kg d'anhydride acétique, un précurseur utilisé dans la fabrication d’héroïne ; 4500 kg de chlorure d’acétyle, un produit chimique utilisé pour transformer la morphine en héroïne ; et 8 tonnes de marijuana. Les saisies d’anhydride acétique sont rares dans cette région, il n’y en avait pas eu depuis 2001, une telle quantité aurait pu être utilisée pour fabriquer au moins 5600 kg d’héroïne. D’après les techniques de ciblage du PCC, en septembre 2009, 147 kg d’héroïne en provenance du Pakistan ont été interceptés en Chine, dissimulés dans des lots de fils de coton, grâce aux renseignements fournis par le Pakistan. Sept autres saisies d’héroïne pour un total de 6,5 kg ont été réalisées cette année.
Au Ghana, trois voitures de luxe volées cachées dans des conteneurs en provenance d’Espagne et déclarées comme biens personnels ont été interceptées. Le mois de septembre 2009 a été le témoin d’une saisie de 167 kg de cocaïne dans un cargo en provenance du Brésil.
Le Sénégal, comme le Ghana, est considéré comme un pays de transit potentiel pour les expéditions de cocaïne vers l’Europe ainsi que comme un point d’entrée pour les produits contrefaits en provenance de l’Extrême-Orient, en particulier les médicaments, d’autres produits pharmaceutiques, les cigarettes et le tabac. Bien qu’il n’y ait eu aucune saisie de drogue illicite à ce jour, l’Unité de contrôle de ports reste vigilante et, suite à une formation, a pu dresser correctement le profil d’un conteneur maritime qui, après inspection, s’est révélé contenir plusieurs animaux empaillés qui ne satisfaisaient pas aux dispositions de la Convention CITES.
Les activités du PCC complètent le travail de l’OMD et de l’ONUDC dans la lutte contre toutes les formes de crime dans les échanges internationaux en vue de garantir un environnement commercial sécurisé qui contribuera de manière significative aux efforts mondiaux pour favoriser une relance économique plus rapide après la crise financière mondiale.
Ressources
Coordinateurs du programme
Mr. Ulrich Meiser, Organisation Mondiale des Douanes
Mr. Ketil Ottersen, Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime