Journée internationale de la douane 2010

26 janvier 2010

Journée internationale de la douane 2010

26 janvier 2010

Discours de Kunio Mikuriya, Secrétaire général, Organisation mondiale des douanes

En ce début de 21ème siècle, il n’y a pas d’autre alternative à la coopération entre tous les acteurs du commerce international, clé du développement et moteur de la vitalité économique mondiale, ils se doivent d’être solidaires pour envisager le futur.

Cet aspect est d’autant plus important que nous sortions de la pire crise économique de l’histoire depuis la dépression des années 1930. Alors que l’économie peine à reprendre, nous devons rester vigilants aux tentations protectionnistes éventuelles.

Il est temps de se débarrasser des préjugés et de dialoguer, d’innover ensemble et d’agir en concertation pour envisager l’avenir avec optimisme et détermination au regard des défis auxquels nous devons faire face. L’avenir de toutes les parties prenantes à la chaîne logistique est intimement lié et dépend de leur capacité à travailler conjointement.

Autrement dit, la douane ne peut plus agir indépendamment sans tenir compte des intérêts de ses partenaires. Elle se doit de développer la concertation, de promouvoir l’échange d’informations et la coopération et de réduire les obstacles à la fluidité des échanges en identifiant ensemble les goulets d’étranglement et en trouvant conjointement des solutions.

La douane doit en effet revoir ses fondamentaux, tout comme ses partenaires se doivent de mieux appréhender la douane, ses missions et ses enjeux. Il est nécessaire, pour que cette démarche partenariale soit équilibrée, que le secteur privé intègre les deux facettes du rôle de la douane qui sont d’assurer à la fois la perception des recettes et la gestion des frontières pour sécuriser la chaine logistique ainsi que la protection de la société, tout en facilitant le commerce licite au travers d’avantages accordés aux opérateurs qui s’engagent dans une démarche de transparence basée sur la confiance.

Cette période de mutation doit se révéler propice à un engagement de toutes les parties prenantes à travailler plus étroitement ensemble, à mettre en œuvre une coopération internationale renouvelée, une dynamique nouvelle et à prendre des initiatives audacieuses allant dans le sens de la simplification, rapidité, transparence, prévisibilité, efficacité et équité des procédures.

Dans nombre de ses instruments, outils et bonnes pratiques, l’OMD recommande aux administrations douanières d’aller de l’avant en établissant des partenariats avec les opérateurs commerciaux licites et en renforçant les liens avec le réseau des entreprises et les associations professionnelles, qu’il s’agisse du Cadre de normes SAFE et du concept intégral du statut d’Opérateur économique agréé, du Groupe consultatif du secteur privé, de la Convention de Kyoto révisée, de la déclaration d’Arusha révisée sur l’éthique ou du Modèle de données de l’OMD.

Intégrant tous ces développements, le document «La douane au 21ème siècle» (D21) identifie le «Partenariat douane-entreprises» comme un des dix éléments constitutifs pour définir une nouvelle orientation stratégique pour la douane et pour l’OMD. Pour mener à bien les autres éléments constitutifs du document D21, notamment les Douanes en réseau international, la Gestion coordonnée des frontières et la Gestion des risques, nous devons absolument travailler avec nos partenaires commerciaux et parvenir à une relation partenariale plus fructueuse.

L’OMD est une organisation internationale unique dans l’environnement du commerce mondial qui bénéficie de la participation d’associations commerciales internationales, ce qui lui permet d’ériger le «Partenariat douane-entreprises» en clé de voûte de son action dans un esprit de concertation, de dialogue et d’ouverture.

Ainsi, il m’a semblé essentiel de rappeler que la douane doit inscrire son action au quotidien dans une relation étroite avec les entreprises, dans un objectif partagé d’amélioration de performance. J’ai donc décidé de placer la journée internationale de la douane le 26 janvier 2010 sous le thème «Douane et entreprises: améliorer la performance par le partenariat».

Pour illustrer cette démarche fondée sur le partenariat, il y a de nombreuses initiatives récentes ou en cours. Par exemple, la semaine dernière, les douanes marocaines et des associations professionnelles ont créé un observatoire sur l’éthique composé de représentants des douanes, du secteur privé avec la participation de la société civile. Cet observatoire a pour mission de rassembler et d’analyser des informations relatives à la corruption, d’élaborer des propositions politiques visant à améliorer l’éthique et conduire des examens périodiques. Il s’agit d’une démarche partenariale louable, massivement soutenue par les dirigeants politiques.

Autre exemple récent : la présentation de la nouvelle union douanière entre le Belarus, le Kazakhstan et la Russie hier, ici même, dans cette salle. Pour la première fois, les entreprises ont pu obtenir des informations sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de cette union douanière. J’espère que ce sera une bonne base pour un renforcement du dialogue et de la concertation avec les milieux commerciaux.

Je suis persuadé que d’autres exemples suivront dans cet esprit et je compte sur votre soutien plein et entier pour relayer ce message par le biais d’actions menées à la fois auprès de la douane et des entreprises. A cet égard, je me réjouis qu’à la fois des agents des douanes et des entreprises et associations professionnelles qui travaillent au renforcement du «Partenariat douane-entreprises» soient mis à l’honneur en ce 26 janvier 2010.

Décidons enfin d’agir pour renforcer le partenariat et gardons à l’esprit que le grand secret de l’action, c’est de savoir s’y mettre.

Bonne journée internationale de la douane à tous !