La sécurité publique au centre d’une opération mondiale ciblant les médicaments contrefaits et illicites en ligne
Bruxelles, 14 octobre 2010
Communiqué de presse
Plus de 40 pays ont participé à une semaine d’action au niveau international contre la vente de médicaments contrefaisants et illicites sur Internet, destinée à sensibiliser aux risques de ces produits pour la santé. L’opération a donné lieu à des arrestations dans le monde entier ainsi qu’à la saisie de milliers de médicaments potentiellement dangereux.
Axée sur les sites Internet commercialisant des médicaments illicites et dangereux, l’Opération Pangea III est la plus vaste opération de ce type menée sur Internet pour soutenir l’action du Groupe spécial international anticontrefaçon de produits médicaux (IMPACT). Elle a été coordonnée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD), INTERPOL, le Permanent Forum on International Pharmaceutical Crime (PFIPC), le Heads of Medicines Agencies Working Group of Enforcement Officers (HMA WGEO), ainsi que par l’industrie pharmaceutique et le secteur des moyens de paiement électroniques.
Menée du 5 au 12 octobre avec la participation des services des douanes, de police, et des organismes nationaux de contrôle des médicaments ainsi qu’avec l’appui de fournisseurs d’accès à Internet (FAI), de fournisseurs de systèmes de paiement et de sociétés de messagerie, l’opération mondiale avait pour cible les trois principaux éléments utilisés par les sites Web commerciaux illégaux, à savoir: les fournisseurs d’accès à Internet, les systèmes de paiement et les services de messagerie.
«Les médicaments contrefaits représentent une menace sans cesse grandissante pour la santé et la sécurité dans le monde et constituent désormais une des préoccupations premières de l’ensemble de la communauté internationale», a déclaré Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD. «Le commerce sur Internet lance aujourd’hui un défi majeur aux services douaniers de lutte contre la fraude car il ouvre aux contrefacteurs de multiples perspectives de diffuser leurs produits illicites à un public anonyme», a ajouté M. Mikuriya.
Une trentaine d’administrations douanières se sont attachées à mieux cibler et contrôler les centres postaux et les sites de courrier express; certaines se sont associées aux forces de police et aux autorités de réglementation sanitaire pour conduire des actions communes, notamment des contrôles au moment des livraisons. Les fonctionnaires des douanes ont échangé informations et renseignements opérationnels en temps réel via CENcomm, l’outil de communication sécurisé de l’OMD développé pour renforcer la lutte contre la fraude aux frontières.
Au cours de l’opération, 694 enquêtes de sites Web ont été ouvertes et 290 sites ont déjà fermé. Les 328 contrôles menés dans les centres postaux ont permis d’inspecter 267 855 colis dont 10916 ont été saisis car ils contenaient des médicaments illicites ou contrefaits. Quelque 76 individus ont été arrêtés ou font actuellement l’objet d’enquêtes, 98 mandats de perquisition ont été dressés et exécutés. On a saisi au total 1 014 043 comprimés, d’une valeur d’environ 2598163 dollars US.
Les types de médicaments saisis montrent que ce problème touche aujourd’hui tous les pays du monde, développés ou émergents, et qu’aucune région n’est épargnée par ce fléau. Parmi les médicaments saisis, on trouve des médicaments de confort, des antipaludéens, des somnifères, des antibiotiques, des médicaments pour le cœur, des anti-douleurs, de l’insuline, des médicaments pour le traitement du cancer et du diabète, des compléments alimentaires et des médicaments abortifs. Les emballages contenant ces médicaments provenaient d’au moins 54 pays différents, à la fois de pays développés et de pays en développement, ainsi que de pays émergents.
«En participant à cette initiative, nous adressons au public un message fort sur notre solide engagement à affronter ce problème et à sensibiliser sur les risques encourus par l’achat de médicaments en ligne», a souligné M. Mikuriya. «L’Opération Pangea est un exemple extraordinaire de ce que des partenariats public-privé dévoués à cette cause peuvent réussir à réaliser», a-t-il conclu.
L’OMD poursuivra ses efforts en collaboration avec ses partenaires internationaux pour éradiquer le commerce de faux. La signature de la Déclaration de Cotonou par le Secrétaire général de l’OMD récemment est un geste symbolique, expression de l’engagement de l’OMD pour la lutte contre le commerce de médicaments contrefaits qui ne cesse de s’étendre. Cette Déclaration est le pilier de l’initiative mise en œuvre par la Fondation Chirac, visant à garantir l’accès aux médicaments en Afrique.
Cliquez ici pour voir la vidéo de sensibilisation sur les dangers liés à l’achat de médicaments sur Internet.