L’OMD, INTERPOL et l’ONUDC luttent ensemble contre l’utilisation illicite de précurseurs chimiques
Bruxelles, le 18 octobre 2010
Communiqué de presse
Des représentants de quatre-vingt-six pays se sont réunis avec des représentants de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) afin d’examiner l’effort international sans précédent destiné à lutter contre le détournement et le trafic illicites de précurseurs chimiques par des terroristes et autres organisations criminelles pour la fabrication d’explosifs.
Le séminaire qui s’est déroulé au siège de l’OMD était axé sur un renforcement de la coopération entre les douanes et les services de police, sur l’échange d’informations et de meilleures pratiques et sur une collaboration dans les enquêtes. Grâce à des partenariats douane-police plus solides sur le terrain, appuyés par l’action des principales parties prenantes dans la lutte contre la criminalité, les fonctionnaires en poste sur le terrain seront plus à même d’identifier, de cibler et de saisir les chargements illégaux aux points de passage des frontières terrestres, maritimes ou aériennes, y compris sur les sites accueillant des conteneurs.
Les produits chimiques pouvant servir à la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI) sont notamment le nitrate d’ammonium, utilisé en 1995 dans l’attentat à la bombe contre un bâtiment fédéral d’Oklahoma City (États-Unis), qui avait causé la mort de 168 personnes et en avait blessé plus de 650, et le peroxyde d’hydrogène, utilisé en 2005 pour l’attentat perpétré dans les transports en commun de Londres qui avait fait 52 morts et plus de 700 blessés.
D’après le rapport de 2009 du Centre national américain de lutte contre le terrorisme (US National Counterterrorism Center), 11 000 attentats terroristes ont eu lieu dans 83 pays, faisant plus de 58 000 victimes dont presque 15 000 morts. Les EEI, qui ont blessé près de 23000 personnes en 2009, peuvent être utilisés de manière très diverse: bombe placée à l’intérieur d’un conteneur maritime, voiture chargée d’explosifs, ou encore kamikaze bardé d’explosifs.
«Le commerce transfrontalier doit être sûr et à l’abri de menaces susceptibles d’empêcher ou de détériorer le fonctionnement du système commercial mondial. De même, les citoyens innocents devraient être protégés contre des menaces susceptibles de mettre leur vie en péril», a déclaré Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD. «La communauté douanière soutient cet effort majeur mis en œuvre pour s’assurer que des précurseurs chimiques ne sont pas commercialisés illégalement et ne tombent pas dans les mains de personnes dépourvues de tout sens moral à l’égard des conséquences de leur commerce ou de leurs actes», a ajouté M. Mikuriya.
«Les terroristes et les organisations criminelles utilisent à l’heure actuelle des produits chimiques légaux pour fabriquer des engins explosifs dévastateurs», a déclaré John Morton, Directeur du US Immigration and Customs Enforcement (ICE). «Ces engins ne visent pas seulement les militaires ou les Américains, ils frappent des innocents partout dans le monde. L’ICE est fier d’avoir proposé cette action sans précédent à l’OMD, INTERPOL et l’ONUDC. En agissant de concert, la communauté internationale crie haut et fort son refus de donner accès aux terroristes et aux criminels à des matières qu’ils utiliseront pour fabriquer des bombes et tuer des innocents», a ajouté M. Morton.
Pierre Reuland, Représentant spécial d’INTERPOL auprès de l’Union européenne, a indiqué que la coopération inter-agences, entre INTERPOL, l’OMD et l’ONUDC, était vitale. Il a précisé que cette coopération très efficace, menée dans un esprit de complémentarité et de confiance, avait abouti à des résultats considérables dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, grâce à des projets et opérations communs. INTERPOL continuera, a-t-il dit, de soutenir massivement ces efforts internationaux grâce à son réseau mondial de 188 États membres.
«On a enregistré des expériences tout à fait intéressantes en établissant des systèmes internationaux de contrôle des précurseurs chimiques utilisés pour la fabrication de drogues illicites, en particulier en surveillant les chargements individuels contenant ces substances et transitant via le commerce international. Ces expériences ont été possibles grâce aux actions de l’Organe international de contrôle des stupéfiants et grâce à des opérations régionales pilotées par l’ONUDC, par exemple l’opération TARCET portant sur le trafic de précurseurs chimiques vers l’Afghanistan via ses pays voisins», a déclaré Akira Fujina, Conseiller spécial auprès du Directeur exécutif de l’ONUDC. «Les mécanismes correspondants ainsi établis et les expériences peuvent être appliqués pour détecter les contournements éventuels de précurseurs explosifs. Des outils sont également disponibles, par exemple le Programme de contrôle des conteneurs ONUDC-OMD, activité de renforcement des capacités qui constitue une plate-forme efficace de formation spécialisée. L’ONUDC soutient pleinement cette initiative dans ses domaines de compétences», a ajouté Akira Fujina.
Le fait d’utiliser des produits chimiques licites pour créer des engins explosifs dévastateurs constitue une menace pour toutes les nations. Mais en s’associant dans le cadre d’une action globale, les pays du monde entier finiront par sauver d’innombrables vies humaines.