L’OMD appelle à une prise de conscience et à l’action face à la crise alimentaire
Bruxelles, 7 septembre 2010
Communiqué de presse
La crise alimentaire qui resurgit, l’envol des prix des denrées alimentaires de base et le déficit de production qui l’accompagnent prennent une ampleur planétaire; cette crise frappe plus particulièrement les pays en développement. Les Nations-Unies ont récemment annoncé que les prix de l’agroalimentaire avaient augmenté de 5% sous la pression, notamment, de la pénurie de blé. Il s’ensuit que les prix augmentent, que l’on constitue des réserves, que la famine s’installe et que des émeutes de la faim éclatent dans certains pays.
Le Secrétaire général de l’OMD, M. Kunio Mikuriya, a déclaré “Je suis très préoccupé par la dimension humanitaire de la souffrance causée par l’aggravation de la crise alimentaire. Partout dans le monde, les administrations des douanes doivent s’efforcer de faciliter les importations de produits alimentaires, d’améliorer la coordination avec d'autres agences aux frontières et, dans le cas du dédouanement d’envois de secours, de simplifier et d’accélérer les procédures douanières et supprimer les taxes à l'importation. »
D'une manière générale, le coût des transactions aux frontières a un impact sur le prix des produits alimentaires; on peut donc espérer qu'en facilitant les procédures des agences aux frontières on diminuera les prix. Il est évident que les douanes ont un rôle à jouer; elles doivent donc veiller à ce que les approvisionnements alimentaires soient dédouanés rapidement pour répondre aux besoins des populations touchées par la crise. De plus, la Convention de Kyoto révisée de l'OMD sur la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers, d’une part et, d'autre part, la Convention d'Istanbul sur l'admission temporaire, contiennent des directives dont l’objectif est d’appliquer avec efficacité les procédures de dédouanement aux envois à caractère humanitaire.
La sensibilisation est également très importante. Il est du devoir des douanes d'informer toutes les parties intéressées qu’il est important d’abaisser le coût des transactions aux frontières et d’empêcher que certains importateurs incluent ces coûts induits dans leurs propres bénéfices. La communication dans un environnement transparent est donc un autre rôle majeur que les douanes doivent jouer. À cet égard, elles doivent faire savoir comment elles contribuent à la réduction des prix et exercent ainsi une pression sur ceux qui évaluent mal les causes de la flambée des prix.
Les douanes doivent donc veiller à ce que les produits alimentaires ne soient pas stockés dans des ports en attendant que leurs prix augmentent encore davantage. Si, par exemple, les douanes n’exercent pas de surveillance sur la gestion des entrepôts sous douane, on aboutira au développement de conditions favorables à la spéculation. Les douanes peuvent également apporter leur concours en fournissant des informations empiriques sur la crise alimentaire comme, des données en temps réel sur les importations et les exportations de produits alimentaires, et rechercher ainsi les sources de la spéculation.
En recueillant, en analysant et en partageant des informations tangibles et précises, les douanes peuvent contrer la rumeur et la spéculation qui sont deux facteurs qui favorisent l'instabilité des marchés agroalimentaires.