JOURNÉE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT
Bruxelles, 5 juin 2011
Communiqué de presse
À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2011, célébrée par la communauté internationale et placée cette année sous le thème «Forêts: la nature à votre service», Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes, appelle les douanes et les autorités de réglementation du commerce du bois à intensifier leurs efforts pour renforcer les contrôles sur les échanges internationaux de bois.
Les forêts du monde souffrent gravement d’une exploitation inconsidérée et du commerce illicite de produits du bois. Ces pratiques peu scrupuleuses entraînent de vastes dégradations de l’environnement et des milliards de dollars de manque à gagner pour les États. Elles favorisent également la corruption et mettent en péril l’état de droit et la bonne gouvernance.
«Le commerce illicite du bois peut retarder le développement durable dans certains pays parmi les plus pauvres de la planète», a déclaré M. Mikuriya. «Les pays consommateurs accentuent ces problèmes en important des produits du bois sans s’assurer que ces produits proviennent de sources légales», a-t-il ajouté.
En mai 1998, le G8 a lancé son programme d’action sur les forêts, en réaction à l’exploitation forestière illégale. Ce programme prévoyait notamment les mesures suivantes: évaluations de la nature et de l’étendue du commerce international de bois exploité illégalement, mesures destinées à rendre le marché plus transparent, et évaluations de l’efficacité des mesures internationales visant à contrôler les activités forestières illégales.
Les douanes, en première ligne de par leur position aux frontières, jouent un rôle d’une valeur inestimable en s’assurant que les chargements de bois transitant via le système commercial international répondent aux lois nationales et aux conventions internationales en matière d’environnement, telle que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Les atteintes à la législation douanière sont notamment l’exportation et l’importation d’espèces d’arbres menacées, la commercialisation de bois passant outre les interdictions nationales, les déplacements transfrontaliers de bois dépourvu d’autorisation et d’autres justificatifs requis, l’utilisation de faux documents, la sous-estimation des volumes et du tonnage, ainsi qu’un mauvais classement des produits et espèces de bois.
M. Mikuriya a fait observer que si quelque 200 espèces d’arbres sont couvertes par la CITES, la majorité des autres espèces commercialisées ne font l’objet d’aucune protection ni réglementation dans le monde. Cette situation empêche l’échange d’informations et la coopération entre les administrations douanières, mais constitue en même temps, pour les douanes, une incitation à collaborer avec leurs homologues d’autres pays pour mettre en œuvre des contrôles efficaces.
Cette collaboration implique l’échange d’informations sur les législations douanières et forestières et sur les restrictions à l’exportation, ainsi que l’échange de renseignement sur des chargements spécifiques, la mise en place d’enquêtes conjointes en cas d’incohérence entre les statistiques commerciales du bois, et l’engagement d’une coopération en vue d’une application plus efficace de la CITES.
Dans le cadre du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), l’OMD coordonne la mise en œuvre d’un projet visant à créer un réseau d’unités de livraison contrôlée pour la lutte contre la fraude en matière d’exploitation forestière. Ce projet doit combattre le trafic de produits forestiers obtenus illégalement et mobiliser un réseau d’agences de lutte contre la fraude travaillant ensemble.
Malgré les défis que cela représente actuellement, les douanes ont intensifié leurs efforts pour surveiller le commerce du bois et lutter contre le trafic illicite de bois et de produits du bois. Plusieurs saisiesont été réalisées récemment, par exemple: 20 tonnes de bois de santal rouge dans le port maritime de Huangpu, en Chine, et 42 wagons de chemin de fer remplis de bois, dans la ville indienne de Guwahati. Mais des progrès restent à faire.
L’OMD incite vivement ses 177 Membres à signaler toutes les saisies de produits illicites sur le réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN) et à utiliser davantage le système ENVIRONET de l’OMD pour échanger et diffuser rapidement des informations sur le commerce illicite de bois.