L’ICCWC lance son Outil d’analyse de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts et se dote d’un montant de 600 000 dollars US pour renforcer les capacités nationales de lutte contre la fraude
Bruxelles, le 25 juillet 2012
Communiqué de presse
Le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) a lancé son Outil d’analyse de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts. Il a également annoncé qu’il bénéficiait d’un montant de 600 000 dollars US pour l’exercice en cours, dans le cadre du mécanisme intitulé «Development Grant Facility (DGF)» de la Banque mondiale, pour renforcer les capacités nationales de lutte contre la fraude afin de combattre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Le lancement de l’Outil d’analyse du Consortium et le financement aux fins du renforcement des capacités nationales ont été annoncés aujourd’hui à Genève, à l’occasion de la 62ème session du Comité permanent de la CITES qui se déroule du 23 au 27 juillet 2012.
Chaque jour, des espèces sauvages végétales et animales sont récoltées, abattues ou chassées illégalement dans les zones de la planète présentant la biodiversité la plus vaste, pour satisfaire des marchés nationaux et internationaux lucratifs illégaux, souvent contrôlés par les syndicats du crime.
La faune et la flore sauvages obtenues en violation des lois nationales et internationales font l’objet de trafics et elles sont livrées, détenues et consommées à une échelle qui présente un risque immédiat pour les espèces et les écosystèmes, ainsi que pour les personnes qui en dépendent pour leur subsistance.
L’impact économique, social et environnemental du trafic illicite d’espèces sauvages a également été reconnu dans le document final Rio+20 intitulé «L’avenir que nous voulons», signé par plus de 100 Chefs d’État le 22 juin 2012.
Néanmoins, la criminalité à l’égard des espèces sauvages demeure relativement peu étudiée, contrairement à d’autres parties du commerce illicite comme le trafic de drogues, qui fait l’objet du Rapport mondial sur les drogues de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et du Rapport annuel Douanes et Drogues publié par l’Organisation mondiale des douanes (OMD).
L’ICCWC n’a pas essayé de chiffrer l’étendue du commerce illicite d’espèces sauvages, mais note que d’autres l’ont estimé de manière réaliste entre 16 et 27 milliards de dollars US par an, y compris les espèces de bois et les espèces marines.
Parmi les produits illicites les plus lucratifs, dérivés d’espèces sauvages, on compte certaines parties du tigre, l’ivoire d’éléphant, la corne de rhinocéros, les oiseaux exotiques et les reptiles. L’étude récente de la Banque mondiale intitulée «Justice pour les forêts» estime par ailleurs que le commerce illégal du bois prive les États de plus de 10 milliards de dollars US de recettes annuelles.
En collaboration avec ses partenaires ICCWC, l’ONUDC a demandé que soit élaboré cet Outil d’analyse, qui apportera un cadre aux responsables des gouvernements, aux douanes, aux services de police et autres services de lutte contre la fraude pour analyser, prévenir, détecter et combattre les délits perpétrés à l’encontre des espèces sauvages et des forêts.
L’Outil d’analyse de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts sera testé en partenariat avec des gouvernements nationaux choisis, et ce processus sera financé dans une large mesure par les fonds DGF mis à disposition par la Banque mondiale, partenaire ICCW.
La Banque mondiale fournit chaque année des ressources DGF tirées du revenu net de ses opérations internationales de prêt soutenant l’innovation dans des stratégies et approches de développement. Cette année, le Conseil des Directeurs exécutifs de la Banque mondiale ont approuvé des subventions à hauteur de 56,2 millions de dollars US au total, dont celle attribuée à l’ICCWC.
Le programme DGF est prévu sur trois ans, avec un financement supplémentaire demandé par le DGF pour les deux années à venir, ce qui permettra de renforcer de manière continue et durable les capacités nationales de lutte contre la fraude.
Le Secrétaire général de la CITES, John E. Scanlon a déclaré: «Nous élargissons actuellement notre effort collectif de lutte contre la fraude, au vu des risques graves causés par la criminalité liée aux espèces menacées pour les populations et pour la nature. Nous apportons notamment une réponse beaucoup plus vaste et mieux coordonnée en matière de lutte contre la fraude au niveau mondial et proposons un soutien renforcé aux organismes régionaux et nationaux de lutte contre la fraude. Nous assurons une meilleure utilisation des techniques et technologies d’aujourd’hui en la matière, nous nous dotons de ressources humaines et financières supplémentaires et nous nous efforçons d’être plus efficaces pour éliminer la demande qui est à l’origine de ce commerce illégal.»
Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Yury Fedotov, a indiqué: «La criminalité liée aux espèces menacées et le trafic de bois sont deux activités illicites majeures du crime organisé, qui causent des dommages irréparables à nos forêts et menacent d’extinction des espèces déjà en danger. Ces activités nourrissent une corruption généralisée, le blanchiment de fonds, la fraude et la violence et agissent sur les moyens de subsistance durables. Je suis certain que l’Outil d’analyse sera d’une utilité inestimable dans le travail que nous menons avec nos partenaires au sein de l’ICCWC pour relancer la formation sur la lutte contre la fraude, renforcer le pouvoir judiciaire et les poursuites pénales et promouvoir la coopération internationale.»
La Vice-Présidente de la Banque mondiale pour le développement durable, Rachel Kyte, s’est exprimée en ces termes: «En tant que principal bailleur de fonds pour la lutte contre la fraude en matière d’environnement et de ressources naturelles, nous nous félicitons de la mise en place de l’Outil d’analyse de l’ICCWCC. Cet Outil apporte des idées nouvelles et novatrices aux pays, leur permettant de mieux lutter contre les délits environnementaux. La Banque mondiale fournit 300 millions de dollars US à des pays en développement pour des projets allant de la prévention contre la criminalité liée aux espèces menacées à la mise en place de programmes anti-blanchiment et au-delà.»
Le Secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes, Kunio Mikuriya, a déclaré: «La communauté douanière internationale s’est engagée à travailler en coordination avec ses partenaires ICCWC afin d’arrêter les trafiquants de produits sensibles pour l’environnement, notamment d’espèces sauvages qui demeurent l’objet d’attaques permanentes dans de nombreuses régions du monde. Ce nouvel Outil rejoint «l’arsenal d’armes» développées par l’OMD et par d’autres organisations internationales pour renforcer les capacités et permettre aux fonctionnaires des douanes et des services de lutte contre la fraude de lutter plus efficacement contre les délits environnementaux transfrontaliers.»
Plus d’informations
Références
· Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC)
· Outil d’analyse de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts de l’ICCWC
Contacts presse
· Secrétariat de la CITES
juan.vasquez@cites.org
· OIPC-INTERPOL
press@interpol.int
· Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
kevin.town@unodc.org
· La Banque mondiale
emealey@worldbank.org
· Organisation mondiale des douanes
communication@wcoomd.org