Les trafiquants d’espèces sauvages menacées sont la cible d’une opération mondiale de lutte contre la fraude douanière
Bruxelles, le 21 novembre 2012
Communiqué de presse
Une vaste opération douanière menée sur trois continents a abouti à plus de 70 saisies majeures d’espèces de faune et de flore menacées et de produits dérivés : tortues vivantes, cornes de rhinocéros, défenses en ivoire, peau de léopard, hippocampes morts et écailles de pangolin, dont le commerce est interdit ou réglementé par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Mise en place par l’Organisation mondiale des douanes (OMD), l’opération HOPE menée du 22 au 31 octobre 2012 visait les chargements envoyés par voie maritime et aérienne ainsi que les passagers. L’objectif était d’identifier les chargements illicites contenant des espèces sauvages menacées ainsi que d’autres espèces. Cette opération a été réalisée avec le soutien du Secrétariat de la CITES, d’INTERPOL, de l’Équipe spéciale de l’Accord de Lusaka et, dans certains pays, des autorités nationales de gestion de la CITES, des services de lutte contre la fraude d’espèces sauvages et des forces de police.
Les efforts conjugués de 41 Administrations douanières d’Afrique, d’Asie et d’Europe et d’autres partenaires ont abouti à plusieurs arrestations et à la saisie de 2 100 objets : deux cornes de rhinocéros, 53 peaux de rhinocéros, 450 g d’ivoire brute, 334 pièces d’ivoire travaillée (des bijoux pour l’essentiel), 140 tortues (dont 49 seulement ont survécu à la tentative de contrebande), 130 hippocampes morts, 25 kg d’écailles de pangolin, 21 sacs en peau de reptile, une peau de léopard et 20 orchidées.
Par ailleurs, les douaniers ont non seulement intercepté plus de 150 kg de viande de brousse, dont 25 kg de viande d’animaux protégés comme le crocodile, le pangolin ou le python, mais ils ont découvert aussi 408 tonnes de bois de tek non traité et sans licence d’exportation, 6,6 kg d’héroïne, 13,5 kg d’or provenant de mines illégales et 15 800 cigarettes.
« Alors que les espèces sauvages sont de plus en plus menacées par des entrepreneurs criminels et des groupes de crime organisé, la communauté internationale ne peut plus se permettre de se reposer sur ses lauriers, car une espèce qui s’éteint disparaît à jamais », a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya. « L’opération HOPE montre qu’une action coordonnée aux niveaux international et national peut remporter un succès qui donne vraiment espoir en l’avenir », a-t-il ajouté.
Cette importante opération transrégionale visant à lutter contre le commerce illicite et à protéger le patrimoine naturel de la planète a été un succès parce que les douaniers sur le terrain contrôlent mieux les exportations d’espèces protégées et d’autres espèces sauvages, ceci grâce à des programmes ciblés de renforcement des capacités et des campagnes de sensibilisation efficaces sur les dangers liés à la corruption.
L’opération s’est déroulée dans le cadre du projet GAPIN, initiative coordonnée par l’OMD et financée par le gouvernement suédois, destinée à renforcer les capacités des fonctionnaires des douanes aux frontières afin qu’ils puissent détecter, intercepter et saisir les chargements illégaux d’espèces sauvages et d’autres espèces menacées, et empêcher la corruption susceptible d’alimenter le commerce illicite, en favorisant une culture de l’éthique.
Les saisies ont eu lieu au Cameroun, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, en Guinée, au Mali, au Mozambique, au Nigeria, en Afrique du Sud et en Tanzanie, neuf pays faisant partie des dix-neuf pays participant au projet GAPIN, mais aussi – ce qui équilibre - dans des pays hors Afrique : Allemagne, Belgique, Chine, Espagne, France, Italie, Portugal, Royaume-Uni et Suisse.
Les participants ont utilisé l’outil de communication sécurisé de l’OMD, CENcomm, pour échanger renseignements et informations pendant l’opération HOPE.