Bruxelles, le 25 octobre 2012
Communiqué de presse
Une opération douanière de lutte contre la fraude menée dans 16 pays africains a permis de saisir plus de 82 millions de doses de médicaments illicites parmi lesquels des antipaludéens, des antiparasitaires, des antibiotiques, des sirops antitussif ou encore des contraceptifs et des traitements contre la stérilité, l’ensemble étant estimé à plus de 40 millions de dollars américains. Ces résultats alarmants nous rappellent l’ampleur du trafic de médicaments en Afrique et du danger qu’il fait peser sur la santé des consommateurs africains.
L’Opération VICE GRIPS 2 était organisée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) en partenariat avec l’Institut de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments (IRACM). Participaient à l’opérationseize administrations douanières du continent africainet plus précisément d’Angola, du Bénin, du Cameroun, de la République Démocratique du Congo, de la République du Congo, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Ghana, de la Guinée, du Kenya, du Libéria, du Mozambique, du Nigéria, du Sénégal, de la Tanzanie et du Togo.
L’opération, menée simultanément dans 16 grands ports maritimes de la côte est et ouest de l’Afrique durant une semaine du 11 au 20 juillet 2012, aura permis de saisir au total plus de 100 millions de produits contrefaits toute catégorie de produits confondue. Sur les 110 conteneurs maritimes inspectés par des équipes de fonctionnaires des douanes, 84 contenaient des produits contrefaisants ou illicites, l’Angola, le Togo, le Cameroun et le Ghana étant les pays où les saisies les plus importances ont été réalisées. La vaste majorité des cargaisons saisies provenait d’Asie de l’Est et du Sud ainsi que du Moyen Orient.
«Nous devons continuer à agir de manière forte et concertée car ce sont des vies qui sont en jeu», a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya. Les opérations coups de poing telles que VICE GRIPS permettent d’intensifier la lutte en coopération avec les titulaires de droits et d’autres partenaires stratégiques tels que les agences sanitaires. «En conjuguant nos efforts, nous sommes mieux à même d’identifier les défis à relever ainsi que les stratégies à employer contre les entrepreneurs criminels», a ajouté le Secrétaire général.
Durant l’opération, les douaniers affectés aux contrôles ont eu recours à IPM (Interface Public Membre), un outil développé par l’OMD pour renforcer la capacité des fonctionnaires à identifier les produits contrefaisants en leur donnant accès à des informations clés fournies par les titulaires de droits. L’augmentation substantielle des saisies par rapport à des opérations précédentes démontre clairement l’utilité d’IPM qui permet aux douaniers de prendre des décisions avisées afin d’intercepter des envois illicites sans porter entrave aux échanges légitimes.
Des enquêtes se poursuivent actuellement en collaboration avec les autorités pertinentes, telles que la police, les autorités judiciaires et les services de santé.
L’Opération VICE GRIPS, qui sera étendue ces prochains mois à d’autres continents, avait plusieurs objectifs : détecter les nouveaux vecteurs et les nouvelles techniques de fraude de manière à pouvoir mettre en place des moyens de lutte adaptés; former des experts douaniers aux nouvelles techniques d’analyse de risque et de ciblage; encourager les douaniers à utiliser le système IPM en situation réelle; identifier les types de produits contrefaits et évaluer leur risque potentiel; et mobiliser les acteurs de la lutte, notamment les titulaires de droit et les agences de réglementation, afin qu’ils soutiennent et coopèrent avec la douane.
En préparation à l’opération, les fonctionnaires des douanes ont été formés par l’OMD, avec le soutien de l’IRACM et des experts du secteur pharmaceutique, à reconnaître les caractéristiques techniques des différents produits susceptibles d’être contrefaits ainsi qu’aux nouvelles méthodes de détection.
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