Le consortium mondial de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages se réunit pour discuter des stratégies futures

05 mars 2013

Les dirigeants et représentants du consortium établi pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages se sont réunis à Bangkok, Thaïlande, parallèlement à la Conférence triennale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Des responsables de haut niveau du Secrétariat de la CITES, d’INTERPOL, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) ont discuté de la future stratégie du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC).

Les cinq organisations se sont associées au sein de l’ICCWC en 2010 pour faire face à une criminalité de plus en plus organisée et de nature transnationale à l’égard des espèces sauvages et des forêts. Elles ont reconnu ainsi la nécessité de renforcer la coordination et la coopération internationales comme bases pour réagir à ces crimes.

Le Secrétaire général de la CITES, John E. Scanlon, a souligné : « La gravité de la criminalité liée aux espèces sauvages exige une réaction à la hauteur du risque généré pour les espèces, les moyens de subsistance et la sécurité. L’ICCWC est la première initiative où les cinq organisations conjuguent leurs efforts dans un but commun. »

M. Scanlon a ajouté : « Grâce à la fois à l’expérience, aux capacités et aux réseaux de ses partenaires, l’ICCWC est dans une position unique pour développer des programmes contre la criminalité liée aux espèces sauvages et pour assurer une riposte plus redoutable et plus coordonnée aux auteurs de crimes contre les espèces sauvages et les forêts.

Les partenaires se sont penchés sur les activités conduites jusqu’à ce jour par l’ICCWC, notamment la coordination d’événements régionaux et internationaux sur des points critiques de la criminalité liée aux espèces sauvages : Atelier sur les livraisons contrôlées à Shanghai, Chine, et développement d’un outil d’analyse pour aider les gouvernements à examiner l’efficacité de leurs interventions face aux crimes perpétrés à l’égard des espèces sauvages et des forêts.

Soulignant le rôle central du renforcement des capacités pour le Consortium, le Directeur des Opérations de l’ONUDC, Aldo Lale-Demoz, a expliqué : « L’Outil d’analyse sur la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts est une ressource technique qui permet aux fonctionnaires des administrations chargées de la protection des espèces menacées et des forêts, aux douanes et à d’autres services concernés de procéder à une analyse complète des forces et des faiblesses des mesures préventives et des actions en justice pénale liées à la protection des espèces naturelles et des forêts. »

«A partir des résultats de cette analyse et des preuves apportées, des programmes spécifiques d’assistance technique et de renforcement des capacités seront définis et mis en œuvre par les organisations partenaires de l’ICCWC », a ajouté M. Lale-Demoz.

Considérant les points forts du Consortium, William B. Magrath, économiste en chef des ressources naturelles à la Banque mondiale a déclaré : « Notre engagement dans l’ICCWC et dans des partenariats équivalents nous montre qu’il existe un besoin grandissant de ressources supplémentaires pour assurer la prévention contre le crime et le respect des réglementations d’un point de vue social et pour le développement. »

M. Magrath a poursuivi en ces termes : « La Banque mondiale est déjà la plus grande source de financement du développement pour le respect des réglementations en matière d’environnement et de ressources naturelles. Nous comptons sur l’ICCWC pour élargir et améliorer le soutien que nous apportons au respect des réglementations environnementales en tant que bien public mondial. »

Les partenaires du Consortium ont profité de l’occasion pour examiner les priorités futures de l’ICCWC, notamment la nécessité de continuer à mieux connaître la criminalité liée aux espèces sauvages tout en reconnaissant qu’il s’agit d’une criminalité transnationale organisée.

Le Directeur de l’Unité Crime spécialisé et Analyse d’INTERPOL, Bernd Rossbach, a indiqué : « Les réseaux du crime organisé transnational passent de plus en plus à la criminalité liée aux espèces menacées, qui leur offre des perspectives de bénéfices considérables avec relativement peu de risque. Les services nationaux de répression et de lutte contre la fraude sont la première ligne de défense contre le commerce illicite d’espèces sauvages, mais ils sont de plus en plus confrontés à des groupes criminels complexes et extrêmement organisés. »

M. Rossbach a ajouté : « En tant que membre de l’ICCWC, INTERPOL, avec son réseau de 190 pays membres, continuera de fournir le soutien nécessaire aux services nationaux pour conduire des opérations transnationales de lutte contre la fraude, visant ceux qui se cachent derrière toutes formes de criminalité à l’égard des espèces sauvages. »

Le Directeur adjoint, Contrôle et Facilitation, de l’OMD, Allen Bruford, a souligné : « Il reste encore beaucoup à faire pour combattre la criminalité organisée liée aux espèces sauvages et aux forêts. C’est pourquoi l’OMD poursuivra son action de sensibilisation sur la gravité de l’impact de ces crimes sur l’environnement naturel, tout en continuant de renforcer les capacités des fonctionnaires des douanes du monde entier. Ainsi pourra-t-on s’attaquer plus efficacement, en collaboration avec nos principaux partenaires, aux syndicats du crime qui sont derrière cette criminalité transfrontalière à l’égard les espèces sauvages.

Les questions d’application et de respect de la CITES sont également au centre des débats de la Conférence de la CITES qui se tient à Bangkok jusqu’au 14 mars, mettant en évidence à la fois l’intensification du braconnage et du commerce illicite d’espèces sauvages, en particulier de l’ivoire d’éléphant et de cornes de rhinocéros, et apportant une preuve solide de l’implication de plus en plus forte de groupes criminels organisés dans les délits perpétrés contre des espèces sauvages. 

L’ICCWC organise plusieurs événements de haut niveau à Bangkok, parallèlement à la Conférence : table ronde ministérielle sur la criminalité transnationale organisée à l’égard des espèces sauvages et des forêts ; première réunion mondiale des réseaux de lutte contre la fraude à l’égard des espèces sauvages ; et session de formation technique spécialisée sur la criminalité liée aux espèces sauvages, pour fonctionnaires chargés de la lutte contre la fraude, organisée dans les locaux de la Banque asiatique de développement en collaboration avec l’ICCWC.

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  • Les dirigeants et représentants du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) se réunit à Bangkok, Thaïlande

    Les dirigeants et représentants du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) se réunit à Bangkok, Thaïlande

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