Opération COBRA II: Les services de répression d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Nord s'allient contre les trafiquants d’espèces sauvages

11 février 2014

Bruxelles, 11 février 2014

Communiqué de presse

L'opération COBRA II a mené à la saisie de 36 cornes de rhinocéros, trois tonnes d'ivoire d'éléphant, 10 000 tortues et 1000 peaux d'espèces animales protégées. Ont également été saisies 10 000 anguilles européennes et plus de 200 tonnes de bois de rose. Un coup dur pour les criminels s’adonnant au commerce très lucratif, quoiqu’illégal, d'espèces sauvages.

Plus de 400 criminels, dont des barons du trafic d'espèces sauvages, ont été arrêtés en Asie et en Afrique et des enquêtes sont toujours en cours dans plusieurs pays, suite aux efforts déployés par les services de répression des 28 pays, qui ont pris part à une opération orchestrée contre les trafiquants d'espèces sauvages. Lancée en janvier 2014, l’opération a duré un mois.

Pendant celle-ci, tous les jours, les services douaniers, la police et les autorités en charge des espèces sauvages des pays participants ont échangé des renseignements, en temps réel et engrangé de nouvelles connaissances sur le braconnage et les organisations de trafiquants, fournissant ainsi à leurs gouvernements des cibles de plus en plus nettes, qui ont permis la poursuite des enquêtes.

L'opération COBRA II s'est distinguée par son esprit de coopération et la bonne gestion des dossiers, comme en témoignent les trois exemples ci-dessous: La Chine et le Kenya ont travaillé main dans la main, pour arrêter et expulser un trafiquant notoire d'espèces sauvages du Kenya vers la Chine, où il devait faire l’objet de poursuites; Hong Kong a saisi 2700 Carettochélydes d'Australie, qui ont été rapatriées vers l'Indonésie et l'Ouganda a prélevé des échantillons sur l'ivoire confisqué, pour procéder à des analyses d'ADN.

"Pour autant qu’elles soient bien coordonnées et soigneusement ciblées, les opérations de lutte contre la fraude peuvent donner les résultats que les autorités et les populations escomptent, au titre de la mission de protection des espèces sauvages qui nous incombe", déclare le Secrétaire Général de l'OMD, Kunio Mikuriya, en soulignant que "L'opération COBRA II est un bon exemple parmi d'autres des effets d’une bonne coopération sur la maximisation des résultats."

Le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), auquel adhèrent le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), INTERPOL, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la Banque mondiale et l'OMD, a organisé un atelier de formation de deux jours, pour les agents qui prenaient part à l’opération COBRA II, avant le lancement de sa phase opérationnelle.

Les agents ont été formés, entre autres choses, à l'utilisation des outils et des services mis à leur disposition par les partenaires de l'ICCWC et cette formation était soutenue par l'Équipe spéciale de l'Accord de Lusaka, le Réseau de l'ANASE pour l'application des lois de protection des espèces sauvages (ANASE-WEN) et son équivalent pour l'Asie du Sud (South Asia Wildlife Enforcement Network ou SAWEN).

Pendant l’opération, l'outil de communication sécurisé et crypté de l'OMD, CENcomm, a été exploité, pour échanger des données et des renseignements capitaux et pour coordonner les activités opérationnelles. COBRA II était organisée par deux équipes de coordination internationale, basées l'une à Nairobi (Kenya), l'autre à Bangkok (Thaïlande).

Des agents des Bureaux régionaux de liaison et de renseignement de l'OMD (BRLR), pour la région Asie/Pacifique et Afrique orientale et australe ont participé aux travaux des deux TIC. INTERPOL et le Secrétariat de la CITES ont coordonné les enquêtes de suivi de plusieurs saisies et collecté les échantillons de spécimens confisqués, à des fins de profilage génétique.

Ont participé à l'opération: l'Afrique du Sud, le Botswana, le Brunei Darussalam, le Burundi, le Cambodge, la Chine (et Hong Kong), les États-Unis, l'Éthiopie, le Ghana, l'Inde, l'Indonésie, le Kenya, le Laos, le Liberia, la Malaisie, le Malawi, le Mozambique, le Myanmar, le Népal, l'Ouganda, les Philippines, la République du Congo, Singapour, la Tanzanie, la Thaïlande, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

L'opération a bénéficié, essentiellement, du soutien financier du Bureau of Narcotics and International Law Enforcement Affairs, dépendant du Département d'État américain, du Fish and Wildlife Service des États-Unis et de l'Association chinoise de conservation de la faune et de la flore sauvage. Le Fonds canadien d'initiatives locales (instauré par le Gouvernement national) et le Fonds international pour la protection des animaux ont également apporté leur aide financière, comme l'ont fait les pays participants.

La Fondation Freeland (organisation internationale de lutte contre le trafic) et l'Équipe spéciale de l'Accord de Lusaka ont récolté les contributions financières, apporté leur soutien logistique et aidé à la formation. Elles ont également transmis des informations privilégiées sur des organisations de trafic d'espèces sauvages.

Le Certificat de mention élogieuse du Secrétaire général de la CITES sera remis aux gouvernements qui ont participé à l'opération COBRA II, en reconnaissance du rôle significatif qu’ils ont joué dans la lutte contre la criminalité à l'encontre des espèces de faune et de flore sauvages. En 2013 déjà, un certificat avait été remis aux participants de l’opération COBRA I: http://cites.org/eng/news/sundry/2014/20140210_operation_COBRA_ii.php.

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