Troisième série d’interceptions record de produits menaçant la santé et la sécurité des consommateurs

22 septembre 2014

Communiqué de presse

Paris, le 22 septembre 2014

La sécurité et la santé des populations africaines sont gravement menacées par l’invasion de produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaisants, souvent dangereux. Face à la progression de ce trafic, particulièrement inquiétant, les douanes sont en première ligne pour stopper les importations illégales et protéger les consommateurs.

L’Institut International de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments (IRACM) et l’OMD ont décidé d’unir leurs forces pour la troisième année consécutive et d’organiser une nouvelle  opération douanière d’envergure de lutte contre le trafic de produits menaçant la santé et la sécurité des consommateurs dans 14 pays d’Afrique du sud, de l’ouest et de l’est sous la dénomination « Opération Biyela 2 »  .

L’Opération Biyela 2 a mobilisé 14 administrations douanières africaines[1] durant  dix jours, du 26 mai au 4 juin 2014, afin de contrôler simultanément les cargaisons susceptibles de contenir des produits de santé illicites et/ou contrefaisants potentiellement dangereux pour la santé des populations locales.

113 millions de produits pharmaceutiques ont ainsi été interceptés, pour leur majeure partie, au Bénin, en Tanzanie et en République Démocratique du Congo. La plupart des cargaisons provenaient de Chine ou d’Inde.

Parmi les médicaments bloqués par les douaniers africains, une majorité concerne des traitements de première nécessité (32% d’antalgiques, 17% d’anti-inflammatoires, 5% d’antibiotiques), mais aussi des traitements de fond (17% des produits interceptés étaient des antituberculeux).

L’opération a également permis de détecter pour la première fois de manière significative des produits vétérinaires illicites : plus d’un million d’injectables au Bénin, plus d’un million de comprimés et d’ampoules au Mozambique, et plus de 100 000 d’injectables au Togo.

« Le nombre d’interceptions réalisées durant cette opération démontrent une fois encore l’ampleur du fléau des produits pharmaceutiques illicites et contrefaisants en Afrique. La réponse tient en un mot : une coopération renforcée, axée plus particulièrement sur l’échange d’informations, tant au niveau national, entre la Douane, les autres agences de contrôle et les autorités sanitaires, qu’au niveau international entre administrations douanières», a déclaré Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD.

« Cette seconde édition de l’opération Biyela, impliquant 14 pays africains, met à nouveau en évidence le rôle clé que joue la Douane dans la protection de la santé des consommateurs et la nécessité de lui donner, par le renforcement permanent de ses capacités, tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de sa mission», a-t-il ajouté.

Comme pour toutes les activités illégales, il est particulièrement difficile d’estimer avec précision l’ampleur du trafic de faux médicaments. Cependant, à travers le prisme de trois années de coopération entre l’Organisation mondiale des douanes et l’Institut International de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments, il est possible de proposer une photographie partielle de l’évolution de ce trafic dans plusieurs pays d’Afrique.

Ainsi, en un peu plus de 3 années de partenariat, les 3 opérations menées dans les grands ports maritimes d’Afrique (Vice Grips 2, Biyela et Biyela 2) ont permis l’interception de près de 756 millions de produits pharmaceutiques illicites  et/ou contrefaisants, d’une valeur estimée à plus de 370 millions de dollars US, et leur blocage aux portes du continent.

La fréquence des cas et le volume des lots interceptés par les douaniers, l’élargissement des gammes de produits pharmaceutiques contrefaisants - de l’antitussif aux antidiabétiques, en passant par les contraceptifs ou les antibiotiques -, la « qualité » des contrefaçons, l’évolution des techniques de fraude et des routes qu’emprunte le trafic : autant d’indicateurs en cours d’analyse et qui tendent à démontrer que, loin de faiblir, le trafic de faux médicaments est en progression continuelle.

« Ce type d’actions douanières est primordial. Les douanes sont le premier rempart contre l’invasion des médicaments contrefaits, mais le combat doit se jouer également à d’autres niveaux : judiciaire et législatif notamment. Nous avons à faire à des voyous, des mafieux, des trafiquants sans scrupules. Il est impératif que l’ensemble des autorités nationales et internationales en prennent enfin conscience et se mobilisent pour protéger la vie des patients,» a déclaré Bernard Leroy, Directeur de l’IRACM.

Comme toutes les activités criminelles, le trafic de contrefaçons de médicaments s’enracine là où le terrain est le plus propice : appareils législatifs inadaptés, entraide judiciaire inexistante, populations mal informées, pénurie de médicaments, complexité des chaînes d’approvisionnement, manque de structures de régulation et de moyens de contrôle, corruption, etc.  Autant de facteurs qui font que l’action aux frontières, seule, ne peut venir à bout d’un tel fléau.



[1] Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Kenya, Mozambique, Namibie, Sénégal, Tanzanie, Togo.

 

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