Des représentants de l’industrie du transport et de la logistique rencontrent cette semaine des représentants douaniers, des experts de la chaîne logistique et des professionnels dans le domaine des espèces de faune et de flore sauvages dans le cadre d’un atelier consultatif, organisé dans le but de trouver des solutions concrètes pour décourager les activités de contrebande liées aux espèces de faune et de flore sauvages ainsi que pour renforcer les chaînes logistiques et les politiques de lutte contre ce trafic adoptées par les entreprises.
Ainsi, des délégués représentant des entreprises phares du transport maritime et de la logistique, des compagnies aériennes, de la poste et des associations de transporteurs participent à cette rencontre de deux jours à Bangkok, organisée par TRAFFIC et par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) avec le soutien de la United States Agency for International Development (USAID-Agence des États-Unis pour le développement international) et du Wildlife Trafficking Response, Assessment and Priority Setting (TRAPS) Project (projet de lutte contre le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages, d’évaluation et de sélection des priorités).
Le transport constitue la clé de voûte des échanges internationaux. Les trafiquants d’animaux sauvages et de produits issus de la faune et de la flore sauvages dépendent énormément des services de logistique et des transporteurs terrestres, aériens et maritimes pour faire passer en contrebande leurs produits illicites. Par conséquent, les sociétés de transport et du secteur de la logistique peuvent jouer un rôle déterminant dans l’identification des principaux maillons faibles de la chaîne logistique afin de pouvoir y remédier.
Le commerce de l’ivoire n’est qu’un exemple de l’impact négatif que peut avoir le trafic illicite sur une espèce animale. Ainsi, dans les pays où vit l’éléphant d’Afrique, plus de 20 000 individus sont tués chaque année – un massacre alimenté par la cupidité des réseaux organisés qui s’adonnent au commerce illicite de l’ivoire. Ce type de délit environnemental affaiblit l’Etat de droit, anéantit le patrimoine naturel de la planète et détruit nombre de débouchés économiques pour les communautés locales qui dépendent de ces ressources essentielles.
« TRAFFIC et l’OMD sont à l’origine de nouvelles initiatives audacieuses avec le secteur du transport pour empêcher et décourager le commerce illicite de produits issus de la faune et de la flore sauvages », déclare Nick Ahlers de TRAFFIC, chef de projet du Wildlife TRAPS.
« Le monde entier condamne le braconnage effréné des éléphants, des tigres, des rhinocéros et d’autres espèces emblématiques. Le secteur du transport regroupe à présent ses forces pour empêcher que des espèces sauvages menacées et leurs produits dérivés ne soient transportés d’une région du monde à une autre. »
L’OMD est une organisation incontournable dans les efforts mondiaux de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Elle constitue une interface avec les sociétés de transport et les entreprises de logistique, qui sont en première ligne pour la détection et l’inspection des envois illicites.
« Il suffit de voir le volume d’échanges à l’échelle mondiale pour comprendre que les administrations douanières dépendent des informations et des renseignements qu’on peut leur fournir pour lutter contre le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages. Cette semaine, nous sommes en train de mettre au point les outils qui permettront au secteur licite du transport de se joindre aux efforts combinés de la communauté internationale face à cette crise qui ne cesse d’aggraver », souligne Leigh Winchell, Directeur adjoint du contrôle et de la lutte contre la fraude de l’OMD.
L’étendue du défi à relever est considérable puisque des millions de conteneurs de marchandises sont transportés par avion et par bateau tous les jours. Selon certains rapports, quelque 38 millions de tonnes de fret aérien ont dû être transportés en 2014 et l’on estime que le débit des ports à conteneurs à l’échelle mondiale dépassera les 840 millions d’unités EVP (équivalents vingt pieds) d’ici 2018.
Face à cette quantité colossale de marchandises qui circulent à travers le monde, les douanes, les autres services de répression et leurs partenaires ont du pain sur la planche. À l’heure actuelle, la plupart des saisies de conteneurs transportant des produits de contrebande sont réalisées grâce à une évaluation ciblée des risques associée à des renseignements pertinents et à des contrôles aléatoires.
L’atelier de l’OMD et de TRAFFIC fait suite à l’annonce de la création d’un groupe d’action baptisé « United for Wildlife » (Unis pour la faune et la flore sauvages) par son Altesse Royale le Prince William du Royaume-Uni. Ce groupe d’action est spécialement conçu pour œuvrer de concert avec le secteur du transport. Les résultats de la rencontre de Bangkok seront partagés avec ce nouveau groupe de travail.
« Nous sommes heureux de constater que l’industrie mondiale du transport veut se joindre aux efforts de coordination internationale de lutte contre le braconnage en vue de mettre fin au trafic des espèces de faune et de flore sauvages », déclare pour sa part W. Patrick Murphy, chargé d’affaires de l’Ambassade des États-Unis en Thaïlande.
---------
Remarques
À propos de TRAFFIC : TRAFFIC, réseau de surveillance du commerce des espèces sauvages, vise à garantir que le commerce d’animaux et de plantes sauvages ne constitue pas une menace pour la préservation de la nature. TRAFFIC est une alliance stratégique du WWF et de l’UICN.
À propos de l’USAID : L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) est chargée de fournir la majeure partie de l’aide au développement apportée par le gouvernement des États-Unis à l’étranger. Elle agit dans le but de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir des sociétés démocratiques fortes tout en œuvrant en faveur de la sécurité et de la prospérité des États-Unis et du monde entier. La politique de l’USAID en matière de biodiversité, annoncée en juillet 2014, décrit l’importance fondamentale de la biodiversité pour le bien-être de l’homme ainsi que la valeur ajoutée des stratégies de préservation de la nature dans la promotion des objectifs de développement de l’agence.
Le Wildlife Trafficking, Response, Assessment and Priority Setting (Wildlife-TRAPS) Project, fondé par l’USAID, est une initiative dont le but est d’assurer un changement dans le niveau de coopération au sein de la communauté internationale des parties prenantes qui subissent les effets pervers du commerce illégal de la faune et de la flore sauvages entre l’Afrique et l’Asie. Le projet est destiné à sensibiliser les parties prenantes au caractère réel de ce commerce illégal et à l’ampleur des mesures nécessaires afin d’établir des priorités, d’identifier les points d’intervention et de mettre à l’essai des démarches non-traditionnelles avec les partenaires du projet.
À propos de l’OMD : L’OMD représente 179 administrations douanières à travers le monde. Elle constitue la référence en matière de normes douanières internationales et est également une plateforme d’échange pour la coopération et le dialogue sur les sujets inhérents à la douane. Sa principale fonction est d’assister les administrations douanières dans l’atteinte de leurs objectifs, en particulier la mise en œuvre concrète des contrôles douaniers tout en facilitant de manière effective et concrète le commerce légitime.
À propos du Programme de l’OMD sur l’environnement : La lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages aux frontières nécessite la mise en œuvre des mêmes techniques que celles qui sont utilisées pour d’autres types de délits. Le contrôle du fret et des voyageurs franchissant les frontières doit être basé sur l’analyse des renseignements et l’établissement de profils de risques. A cette fin, les structures douanières doivent fonctionner correctement dans le but de lutter de façon efficace contre la fraude. Quant à la faune et à la flore sauvages, les activités prévues par le Programme incluent la sensibilisation des agents douaniers de première ligne et d’autres services de lutte contre la fraude, l’organisation de formations afin d’améliorer leurs capacités de ciblage et d’identification, la promotion de l’échange d’informations et les partenariats, le lancement d’opérations internationales de lutte contre la fraude focalisées sur le trafic illicite des espèces de faune et de flore sauvages, ainsi que l’apport de conseils pratiques sous la forme de ressources multiples et variées en matière de formation.
Estimation des volumes internationaux de transport : http://www.drewry.co.uk/news.php?id=293
----------
Contacts
Service Communications de l’OMD, Tel : +32 2 209 94 41, communication@wcoomd.org
Monica Zavagli, Responsable de projet Wildlife TRAPS - TRAFFIC, Tel : +66 (0) 22620529 ext. 112 / Téléphone portable : +66 (0) 860502007
Richard Thomas, Responsable Communications - TRAFFIC, Tel : +44 1223 651782 / Téléphone portable : +44 7526646216