«Opération COCAIR V » : Une action conjointe et concertée, pour faire face à une menace réelle pour l’équilibre des régions d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes
Initiée et organisée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) en étroite collaboration avec l’ONUDC, INTERPOL et la Commission européenne qui en a assuré le financement dans le cadre du programme « route de la cocaïne », l’Opération dénommée « COCAIR V » s’est déroulée du 5 au 13 décembre 2015, réunissant une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, les Bureaux régionaux de liaison chargés du renseignement de l’OMD (BRLR) d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et d’Europe de l’Ouest ainsi qu’INTERPOL.
Cette opération « COCAIR V » s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « AIRCOP » de l’OMD qui vise à améliorer les contrôles dans les aéroports internationaux d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, grâce notamment au renforcement de la coopération entre les services en charge de la lutte contre le trafic des produits stupéfiants au sein des Cellules Aéroportuaires Anti Trafics (CAAT)et la mise en place de systèmes de communication efficaces et sécurisés ; CENcomm de l’OMD et I-24/7 d’INTERPOL.
L’opération COCAIR V est une grande réussite au regard du nombre de messages échangés durant l’opération (environ 8 000) ainsi que le nombre de saisies réalisées. Au 20 décembre 2015, quelques 78 saisies ont été intégrées dans le CENcomm portant sur un total de 580 kilogrammes de produits stupéfiants (411 Kg de cocaïne, 50 Kg de produits psychotropes et 50 Kg de Khat notamment), 750 pièces de munitions, plusieurs faux documents ainsi que des sommes d’argent pour un montant de 1 631 000 dollars des Etats-Unis. Par ailleurs plus de 70 personnes impliquées dans ces trafics ont été arrêtées. En outre, INTERPOL a identifié une douzaine de personnes figurant dans leurs bases de données criminelles.
Cette opération a été menée grâce à la mise en place d’un plan d’action en trois étapes, à savoir :
• un volet renforcement des capacités comportant deux sessions de formation de formateurs organisées par le Secrétariat de l’OMD respectivement à Douala (Cameroun) pour les pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, d’Afrique orientale et australe, et à Santo Domingo (République Dominicaine) pour les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ;
• l’adaptation et l’utilisation de l’outil de communication sécurisé et crypté de l’OMD (CENcomm) pour l’échange d’informations et de renseignements opérationnels, et la consultation des bases de données criminelles internationales de la police par le biais de l’outil I-24/7 d’INTERPOL ;
• la constitution d’une Unité de coordination opérationnelle (UCO) qui était implantée au siège du Secrétariat de l’OMD à Bruxelles pour la durée de l’opération, comportant des représentants des pays membres, des BRLR, d’INTERPOL et du Secrétariat de l’OMD.
« La lutte contre la drogue est l’affaire de tous, à tout moment, en toute circonstance. Il est de notre devoir de prévenir le trafic illicite de stupéfiants et de vaincre les vulnérabilités des plus faibles face à cette menace », a déclaré le Secrétaire général adjoint de l’OMD, Sergio Mujica, venu souhaiter la bienvenue aux experts de l’Unité de coordination opération.
Cette opération conjointe de lutte contre le trafic de cocaïne en provenance notamment de l’Amérique latine et des Caraïbes, en transit par le continent africain et à destination de l’Europe, était basée sur des contrôles douaniers et policiers renforcés aussi bien au départ, en transit qu'à l’arrivée des voyageurs dans chacun des aéroports internationaux situés sur les routes empruntées par les trafiquants. Les cellules aéroportuaires anti-trafic (CAAT) du projet AIRCOP ont joué un rôle prépondérant dans cette opération.
Les principaux objectifs recherchés dans le cadre de l’opération ont été atteints. Il s’agissait notamment d’identifier des personnes physiques et morales impliquées dans ces trafics, de recueillir des informations sur l'état du trafic de cocaïne par voie aérienne puis d’évaluer et d’analyser ces informations afin de dégager des profils de risque et des critères de ciblage actualisés et pertinents, ainsi que de renforcer l'échange de renseignements entre services douaniers et policiers sur ce phénomène, d’une part, et, d’autre part, la coopération et l’échange de renseignements entre les régions impliquées, avec l'expertise et les moyens logistiques mises à disposition par l’OMD et INTERPOL.