Le FBI et le Département d’État américain ont conjointement organisé le premier Forum mondial sur le trafic de diamants, leur commerce illicite et le financement connexe d’activités menaçant la sécurité, au siège d’Europol à La Haye, du 28 au 30 juin 2016. Rassemblant les services de lutte contre la fraude, l’évènement a bénéficié du soutien de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), d’Europol, d’INTERPOL et de la Police des Pays-Bas.

Des représentants de haut niveau d’administrations douanières, de services de police, d’unités d’enquêtes financières, de partenaires du secteur privé et d’organisations non gouvernementales et intergouvernementales figuraient au nombre des participants.

Durant le Forum, il a été rappelé, d’une part, que le succès de l’industrie des pierres précieuses reposait principalement sur sa réputation, et, d’autre part, que, les pierres précieuses étant considérées comme des actifs liquides et facilement mobiles, les diamants risquent fort de servir à des transactions commerciales visant au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.

Les représentants du secteur privé ont exposé les mécanismes d’auto-réglementation et de contrôle développés par l’industrie. La question des diamants de conflits et le statu quo du Processus de Kimberley (PK) ont fait l’objet de discussions approfondies permettant de dégager les forces et les vulnérabilités du Processus tout au long de la chaîne logistique. L’attention des participants a été attirée notamment sur les faux certificats PK en circulation, sur la corruption liée à l’établissement de ces certificats, sur les difficultés en matière d’origine et d’évaluation et sur les questions liées au transbordement et aux zones de libre-échange. Les participants, qui représentaient tous les stades de la chaîne de valeur du diamant, ont pu ainsi tirer profit des connaissances de chacun, les chaînes de valeur et les chaînes logistiques ayant été scrupuleusement examinées, « de la mine au doigt ». Ils se sont penchés en particulier sur les anomalies de la chaîne logistique et sur les signaux (« red flags ») qui doivent alerter les services répressifs confrontés à des affaires relatives à des produits de grande valeur comme les diamants.

Pendant le Forum, l’OMD a présenté quelques-uns des défis lancés en termes de lutte contre la fraude ainsi que les outils qu’elle a développés afin de soutenir ses Membres dans leurs efforts de lutte contre les flux financiers illicites et la contrebande.

Les industriels ont également fait part de leurs préoccupations quant à la production de diamants synthétiques, ces derniers pouvant être développés en peu de temps dans des laboratoires spécialisés et possédant toutes les caractéristiques physiques des diamants naturels. Du fait de leur excellente qualité, les diamants synthétiques risquent d’être de plus en plus présents sur le marché et pourraient être impliqués, à l’avenir, dans des affaires de fraude frappant en premier lieu les consommateurs.

Les différents aspects et modes de coopération entre le secteur privé et les services chargés de la lutte contre la fraude ont été abordés pendant le Forum afin de permettre un partage des bonnes pratiques en vigueur dans ce domaine.　

Le dernier jour était réservé aux représentants des services répressifs. Ces derniers ont examiné un certain nombre d’affaires et d’expériences enregistrées dans les pays d’origine des diamants et dans les pays destinataires afin de mieux comprendre ce type de commerce illicite et ses modes opératoires.

Lors de la session de clôture, les participants ont félicité les organisateurs de l’événement pour la pertinence de leur initiative. 　Ils ont proposé que ce Forum soit organisé régulièrement afin d’établir un solide réseau de professionnels du diamant et, ainsi, d’être mieux à même de faire face au commerce illicite de pierres précieuses.

----------

Pour plus d’informations : Communiqué de presse officiel