Lors d’une audition publique au Parlement européen, l’OMD plaide en faveur d’une augmentation des ressources pour la lutte douanière contre le commerce illicite d’espèces sauvages

13 octobre 2016

Le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, a été invité à s’exprimer sur la politique commerciale et la pérennité des espèces sauvages lors de l’audition publique organisée par la Commission du commerce international du Parlement européen, mercredi 12 octobre, à Bruxelles. C’était la première fois que la question du commerce illicite d’espèces sauvages était soulevée lors d’une audition de cette Commission.

M. Mikuriya a ouvert la session relative au cadre politique régissant le commerce et la pérennité des espèces sauvages en présentant les domaines dans lesquels œuvre l’OMD : sensibilisation et défense à l’échelle mondiale, renforcement des capacités et activités opérationnelles. Après avoir mis en avant la Déclaration de l'OMD concernant le commerce illégal d'espèces sauvages [en], adoptée à l’unanimité par le Conseil de l’OMD en 2014, le Secrétaire général a souligné le rôle de l’OMD en tant que membre fondateur du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) aux côtés du Secrétariat de la CITES, d’INTERPOL, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et de la Banque mondiale. Dans son discours, M. Mikuriya a mentionné la nécessité d’une coopération entre les organismes chargés de veiller au respect des lois, en particulier entre la douane et la police, avec le secteur privé et avec des organisations non gouvernementales (ONG). Il a cité la Déclaration du Palais de Buckingham et la création de la United for Wildlife Transport Task Force [en] comme les étapes positives vers un engagement concluant des parties prenantes.

Le Secrétaire général a attiré l’attention de son auditoire sur le Projet INAMA de l'OMD, qui a pour but de renforcer les capacités douanières en matière de lutte contre la fraude liée à la CITES dans certains pays d’Afrique subsaharienne.  Il a fait observer que ce type de projet avait donné de très bons résultats sur le terrain et qu’il était donc nécessaire de soutenir davantage ce genre d’initiative.

En conclusion, M. Mikuriya a salué les dernières évolutions intervenues dans l’UE en ce qui concerne le Plan d'action de l'UE contre le trafic d'espèces sauvages [en] ainsi que les efforts déployés pour intégrer les chapitres portant spécifiquement sur la prévention du trafic illicite d’espèces sauvages dans les accords commerciaux bilatéraux entre l’UE et d’autres pays. Ce mécanisme fait partie des mesures prises pour sensibiliser les parties concernées et les inciter à agir.

Les représentants de la direction générale Commerce et de la direction générale Environnement de la Commission européenne ont présenté l’avancement du cadre réglementaire actuel de l’UE, mentionnant en particulier le statu quo du Plan d’action et des accords commerciaux bilatéraux. Ils ont également fait part de l’issue positive de la Conférence des Parties à la CITES (CoP17) à Johannesburg, Afrique du Sud.

Les questions posées par les députés européens portaient pour l’essentiel sur les moyens dont la douane et d’autres organismes veillant au respect des lois ont besoin pour mieux prévenir le trafic illicite d’espèces sauvages.

La seconde table ronde, qui réunissait des représentants de l’ONG vietnamienne ENV, de DHL Express UK and Irland, de Traffic International et d’INTERPOL, a été consacrée aux enjeux de la mise en œuvre. L’intervenante vietnamienne a présenté la situation de son pays et les travaux engagés actuellement par son ONG dans ce domaine, ainsi que les derniers changements législatifs mis en place au Vietnam pour améliorer la protection des espèces sauvages. Le PDG de DHL Express UK and Ireland, qui fait également partie de la United for Wildlife Task Force, a exposé le travail du secteur du courrier express pour soutenir la douane et d’autres organismes chargés de veiller au respect des lois. Selon lui, l’échange d’informations entre toutes les parties prenantes est capital pour mettre un frein à ce commerce illicite. La représentante de Traffic International a insisté sur la nécessité de sensibiliser le secteur logistique et le secteur privé et de renforcer leur collaboration avec la douane et d’autres organismes veillant au respect des lois. Le coordinateur d’INTERPOL sur la sécurité environnementale a exposé les travaux de son organisation sur ce type de criminalité, insistant en particulier sur le besoin de renforcer la coopération douane-police.

En conclusion de l’audition publique, le président a souligné qu’il était nécessaire d’augmenter les ressources visant à renforcer les capacités douanières pour lutter efficacement contre cette criminalité. Il a également précisé qu’il convenait d’accorder davantage de soutien et d’attention aux pays d’origine.

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Photo (de droite à gauche):

M. Cees Van Duijn, Coordinateur Sécurité Environnementale, INTERPOL; M. Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l'OMD; Mme Emma McClarkin, Membre du Parlemenat européen; M. Phil Couchman, PDG, DHL Express UK et Irelande; Mme Michelle Owen, Chef de projet – ROUTES, Traffic International; Mme Nguyen Phuong Dung, Directrice adjointe, ENV.

Photos: © Union européenne, 2016 - Source: Parlement européen

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