Toute activité économique est source de données, y compris le mouvement de personnes et de marchandises – pensons aux nombres de données qui circulent tout au long de la chaîne mondiale de valeur. Or, pour gérer plus efficacement les frontières, il est capital que les administrations douanières puissent recueillir et analyser ces données. À l’occasion de la Journée internationale de la douane, l’OMD annonce que le thème choisi pour cette année est « l’analyse des données pour une gestion efficace des frontières », l’objectif étant d’encourager la communauté douanière internationale à poursuivre ses efforts et ses activités dans ce domaine.
L’année dernière, en choisissant pour thème « La douane numérique : pour un engagement progressif », l’OMD incitait vivement la communauté douanière à exploiter les technologies numériques, notamment les mégadonnées, la télématique et l’informatique en nuage, pour renforcer ses performances. Les administrations ont manifesté un vif intérêt à l’égard des possibilités offertes par les technologies de l’information et de la mise en œuvre des technologies numériques afin de parvenir à leurs objectifs et de répondre aux attentes des opérateurs commerciaux, des acteurs du secteur du transport et de la logistique et des gouvernements. Estimant que la technologie a fait son chemin parmi nos membres, nous souhaitons nous pencher cette année sur le pouvoir des données à propulser la douane encore plus haut.
Grâce aux évolutions des technologies de l’information et de la communication (TIC) et à l’élargissement de leur utilisation, il est plus facile de recueillir des données et d’accéder à des données ouvertes. Mais dans les faits, le défi consiste à donner un sens à cette quantité d’informations en sachant la traiter et l’analyser correctement. À partir de là, les fonctionnaires des douanes pourront fixer des priorités, prendre des décisions, mesurer les performances, définir une stratégie d’éthique et de respect des lois, prévoir et établir des budgets et mener des activités opérationnelles.
Ces dernières années, nous avons assisté à l’émergence d’une gamme complète de nouveaux outils permettant d’exploiter les données selon des modes nouveaux et performants. Si les méthodes traditionnelles de détection des risques ont été très utiles à de nombreuses administrations, il existe aujourd’hui de nouvelles méthodes plus perfectionnées pour tirer le meilleur parti des informations disponibles.
De plus en plus d’administrations douanières ont adopté, par exemple, des techniques d’exploration de données (data mining) et des outils d’analyse de données (data analytics) qui visent à donner une signification à des données brutes à l’aide de systèmes informatiques spécialisés. Les données, utilisées en association avec ces techniques d’analyse et d’autres technologies émergentes, peuvent nous permettre de progresser encore davantage dans la poursuite des objectifs principaux de notre mission.
Pour pouvoir être utilisées de manière optimale, ces données doivent être de bonne qualité et disponibles rapidement. Les services aux frontières doivent par ailleurs harmoniser les données et développer des compétences en interne permettant de relever les défis informatiques. Dans le cadre de sa mission, l’OMD encouragera les administrations douanières à veiller au respect des lois sur la vie privée et la confidentialité des données de manière à garder la confiance de la société.
Les cadres douaniers sont encouragés à approfondir leurs connaissances en matière d’analyse des données en reconnaissant le rôle majeur de cette analyse pour la modernisation de leurs administrations. Les fonctionnaires des douanes seront amenés à développer progressivement les compétences qui leur permettront d’exploiter le potentiel de l’analyse des données et des outils informatiques pour une meilleure gestion des frontières. Un mécanisme efficace de retour d’information sera alors indispensable pour renforcer l’efficacité des moteurs de gestion des risques.
Dans les mois à venir, une partie de notre travail consistera à mettre en avant tout projet lié à l’analyse des données susceptible d’inspirer les administrations douanières, et à suivre et à disséminer les bonnes pratiques dans ce domaine et dans des problématiques liées telles que la gestion de l'information et le soutien au changement organisationnel.
L’OMD s’attachera à promouvoir des outils tels que le Réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN) ; l’Étude sur le temps nécessaire pour la mainlevée des marchandises ; l’analyse miroir qui implique l’utilisation des codes du SH et qui permet à un pays de comparer ses importations (ou exportations) avec les exportations (ou importations) afin d’identifier des écarts en termes de quantité, poids, ou valeur ; le guide de l’OMD sur la mesure de la performance et la contractualisation qui permet d’améliorer les procédures et l’éthique ; le Modèle de données de l’OMD qui soutient l’analyse de risque en améliorant la collecte des données et en permettant de les échanger entre agences gouvernementales.
Quant aux Membres de l'OMD, je les invite à partager au cours de l’année 2017 leurs expériences sur la façon dont ils tirent parti du potentiel des données afin d'atteindre leurs objectifs et de répondre aux attentes des opérateurs commerciaux, des acteurs du secteur du transport et de la logistique et des gouvernements.
Je vous souhaite une joyeuse Journée internationale de la Douane!
Kunio Mikuriya
Secrétaire général