Nouvelles saisies record de médicaments illicites en Afrique

20 janvier 2017

L’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’Institut International de Recherche Anti-contrefaçon de Médicaments (IRACM) ont annoncé aujourd’hui les résultats de leur 4ème action commune de lutte contre les faux médicaments sur le continent africain. C’est une nouvelle saisie record de 113 millions* de produits pharmaceutiques illicites et potentiellement dangereux, qui a été réalisée dans le cadre de l’Opération ACIM (Action against Counterfeit and Illicit Medicines) en  septembre dernier. Le compteur des saisies effectuées lors des opérations conjointes IRACM-OMD atteint désormais le chiffre dramatique de près de 900 millions de médicaments contrefaits et illicites saisis aux frontières du continent.

Les traitements de première nécessité constituent la majorité des faux produits pharmaceutiques
Les données provenant d’Opérations conjointes entre l’OMD et l’IRACM démontrent que la situation relative au commerce de marchandises illicites est préoccupante en Afrique, notamment en ce qui concerne les plus dangereuses : les médicaments et produits pharmaceutiques. Pour y faire face, l’IRACM et l’OMD ont décidé de pérenniser leur partenariat et d’unir leurs forces en organisant une 4ème opération de terrain.

L’Opération ACIM a mobilisé 16 administrations douanières africaines* durant dix jours, du 5 au 14 septembre 2016, afin de contrôler simultanément, dans les principaux ports du continent, les cargaisons identifiées comme susceptibles de contenir des produits pharmaceutiques illicites ou contrefaits représentant un danger pour les populations locales.

113 millions** de médicaments illicites et potentiellement dangereux ont ainsi été saisis. L’ensemble est estimé à 52 millions d’euros. Les plus importantes interceptions ont été faites au Nigéria, au Bénin, au Kenya et au Togo. Parmi les médicaments découverts par les douaniers africains, se trouvaient une majorité de traitements de première nécessité : antipaludéens, anti-inflammatoires, antibiotiques mais aussi des médicaments gastro-intestinaux. Même si les médicaments à usage courant représentent l’essentiel des saisies, les anticancéreux, avec plus de 2 millions de doses découvertes, font aussi partie de ce tragique nouveau record.                                                       

« Sur les 243 conteneurs maritimes inspectés, 150 contenaient des produits illicites ou contrefaits. La nécessité d’un contrôle renforcé sur ce type de fraude n’est plus à démontrer et j’espère que cette opération et la mobilisation qu’elle a engendrée du côté des administrations douanières, des autres agences impliquées dans le contrôle de ces produits et des titulaires de droit auront un effet durable», déclare Kunio Mikuriya, Secrétaire Général de l’OMD.

En 4 opérations, près de 900 millions de produits pharmaceutiques saisis, un chiffre alarmant !
Depuis 2012, les quatre opérations de grande envergure menées dans les grands ports maritimes d’Afrique (ViceGrips 2, Biyela 1, Biyela 2 et ACIM) ont permis l’interception de près de 869 millions de médicaments contrefaits et illicites, d’une valeur estimée à plus de 400 millions d’euros. Autant de médicaments potentiellement dangereux qui ont été retirés du marché au lieu d’être vendus aux populations africaines.

Comme pour toutes les activités illégales, il est particulièrement difficile d’estimer avec précision l’ampleur du trafic de faux médicaments. Cependant, à travers les résultats des quatre opérations menées par l’OMD et l’IRACM, il est possible d’imaginer la réalité de l’ampleur de ce trafic sur le continent.

« Ce type d’actions douanières est primordial. Les douanes sont le premier rempart contre l’invasion des médicaments illicites, mais le combat doit se jouer également à d’autres niveaux : politique, judiciaire et législatif notamment. Le compteur tourne. Que ce soit celui des médicaments dangereux qui entrent dans le pays mais aussi a fortiori celui des victimes de ces mêmes médicaments. Nous sommes face à des trafiquants sans scrupules qui savent qu’actuellement il est très difficile de remonter jusqu’à eux. C’est pourquoi l’IRACM travaille activement à la formation des agents de terrain mais aussi à la mise au point de lois modèles spécifiques destinées à mieux combattre le trafic de faux médicaments » souligne Bernard Leroy, Directeur de l’IRACM.

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* Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Kenya, Mozambique, Namibie, Nigéria, République Démocratique du Congo, République du Congo, Sénégal, Tanzanie, Togo.

** Ce chiffre ne tient pas compte des compléments alimentaires et dispositifs médicaux aussi saisis lors de l’Opération.