Saisies de cornes de rhinocéros, de défenses d’ivoire et d’écailles de pangolins lors d’une opération de grande envergure par l’OMD en Afrique Subsaharienne

22 novembre 2017

Du 1er juillet au 30 septembre 2017, l’Organisation mondiale des douanes (OMD) a mené
l’opération « Save REP » pour lutter contre le trafic illicite de cornes de rhinocéros, de défenses d’éléphants et d’écailles de pangolins dans les régions occidentales, orientales et méridionales de l’Afrique subsaharienne.

« Save REP » s’est avérée l’une des opérations les plus efficaces de lutte contre le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages qui ait été menée sur le continent africain ces dernières années : quelque 193 kg de cornes de rhinocéros ont été saisis ainsi que 677 kg d’ivoire d’éléphants, trois cachettes de pangolins et 70 kg d’écailles de pangolins.

Vingt-cinq personnes ont été arrêtées dans le sillage de cette opération et plusieurs enquêtes sont en cours. De nombreuses modalités, méthodes et techniques de contrebande ont été découvertes au cours de l’opération, à la fois suite à l’évaluation des renseignements utilisés et dans le cadre de la phase opérationnelle.

L’opération s’est déroulée en trois phases – formation en matière de renforcement des capacités/d’enquête, formation en matière de renseignement, et formation en matière de planification opérationnelle – et elle a réuni les administrations douanières de dix pays d’Afrique subsaharienne : Angola, Botswana, Ghana, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigéria, Afrique du Sud, Ouganda et Zambie, ainsi que des observateurs de Hong Kong, Singapour, Thaïlande et du Vietnam.

Il s’agissait de la première opération OMD de lutte contre le trafic d’espèces sauvages dans laquelle l’une des administrations douanières participantes – l’administration des recettes fiscales ougandaise – accueillait l’Unité de contrôle opérationnel (UCO). Avec cette stratégie visant à ce que l’UCO soit accueillie par un pays africain, l’OMD cherchait à renforcer suffisamment les compétences nationales pour que les administrations douanières participantes soient en mesure de lancer et d’organiser d’autres opérations sous-régionales de lutte contre le trafic d’espèces sauvages afin de multiplier les résultats des initiatives OMD de formation et de lutte contre la fraude.

En mai 2017, au cours d’un atelier de cinq jours sur la planification opérationnelle, qui s’est tenu à Windhoek, en Namibie, les formateurs de l’OMD ont proposé à un groupe de 26 représentants nationaux tout un éventail de scénarios portant sur les défis régionaux en matière de lutte contre la contrebande d’articles issus d’espèces répertoriées dans la CITES et sur l’élaboration d’un plan visant à combattre ce trafic illicite. Connaissant les nœuds de transport – par exemple les compagnies aériennes commerciales, le fret aérien et les services postaux et de messagerie internationaux – chaque administration douanière participante a mis au point son propre plan opérationnel national à l’appui de l’effort déployé plus largement, à l’échelle régionale.

Par ailleurs, l’OMD avait invité DHL à participer à l’opération, à contribuer à la formation et à fournir des renseignements utiles à l’élaboration des plans opérationnels. Le partenariat privé-public dans le cadre des opérations de lutte contre le trafic de flore et de faune sauvages est déterminant face à l’explosion en Afrique subsaharienne de la contrebande d’articles issus d’espèces répertoriées dans la CITES.

L’opération « Save REP » a été totalement avalisée par les administrations douanières qui y ont pris part et tous les participants sont favorables à l’élargissement de ce modèle à de futures activités dans le même domaine. L’OMD a l’intention de coopérer avec bon nombre de ces pays dans les années à venir dans le cadre d’activités sous-régionales du même ordre.

Seule une volonté de collaboration transfrontalière peut permettre à l’OMD et aux administrations douanières qui en sont membres d’espérer endiguer le fléau qu’est le trafic d’espèces sauvages en Afrique subsaharienne. L’OMD estime qu’il s’agit du meilleur modèle permettant de lutter contre ce commerce illicite et de sauver des animaux d’Afrique en danger critique d’extinction, dont l’existence même est menacée par une impitoyable volonté mercantile.

L’opération s’inscrivait dans le cadre du projet INAMA, dont l’objet est de renforcer les capacités coercitives des douanes d’Afrique subsaharienne, notamment dans la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages, plus particulièrement celles qui sont répertoriées dans les appendices de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).