Beyrouth, Liban, 18-21 septembre 2017
L’organisation mondiale des douanes (OMD), en coopération avec le Bureau régional de l’UNESCO à Beyrouth, le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et avec le soutien de la douane libanaise, a organisé la première session de formation de formateurs de l’OMD de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) sur la prévention du commerce illicite des biens culturels.
Cette formation pratique, qui s’est tenue du 18 au 21 septembre 2017 au Bureau de Beyrouth de l’UNESCO, a réuni avec un franc succès plus de 40 participants, notamment des officiers des douanes de treize pays de la région, à savoir Bahreïn, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Palestine, le Qatar, l’Arabie saoudite, le Soudan, la Syrie et la Tunisie. La formation a été dispensée par des formateurs issus de différentes institutions, comme INTERPOL, des services douaniers et de lutte contre la fraude, des Ministères de la Culture ainsi que la Direction générale libanaise des Antiquités et des universités. Il s’agissait de la première opportunité d’élaboration et d’initiative pilote du programme de formation pour les officiers des douanes actuellement élaboré par l’OMD.
Cette session de formation de formateurs s’inscrit comme une étape tangible dans la mise en œuvre de la Résolution de l’OMD concernant le rôle de la douane dans la prévention du trafic illicite des biens culturels adoptée par le Conseil en juillet 2016, qui réaffirme l’engagement de la communauté douanière internationale pour déployer des actions contre les graves menaces posées par cette forme de commerce illicite. Elle sert également de suivi au premier atelier de l’OMD dans la région MENA consacré au « Rôle de la douane en matière de sécurité et développement : le rôle de la protection du patrimoine culturel », organisé par l’OMD à Hammamet, Tunisie, à la fin avril 2017, répondant ainsi à certains points mis en avant dans les Recommandations d’Hammamet.
Dans ses remarques liminaires, M. Joe Kreidi, Responsable du Programme de Beyrouth pour la culture auprès de l’UNESCO, a souligné que l’UNESCO, dont la priorité est la protection du patrimoine, “soutient toutes les parties concernées par la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, en particulier la résolution 2347, qui stipule explicitement que les attaques contre les sites et les monuments archéologiques seront considérées comme un crime de guerre en vertu du droit international, et prie les États Membres de prendre les mesures nécessaires pour empêcher et combattre le commerce illicite des biens culturels”. D’où “l’intérêt de cet atelier régional visant à fournir l’assistance aux autorités douanières locales de la région MENA par le biais d’une formation pratique sur la façon de combattre le commerce transfrontalier illicite des biens culturels”.
M. Assaad Tfaily, Président du Conseil supérieur des douanes libanaises, s’est également adressé aux participants en déclarant que : “Compte tenu de sa richesse en termes de patrimoine culturel et du fait qu’il est considéré comme le berceau de civilisations, il était du devoir du Liban de protéger le patrimoine et d’empêcher la contrebande et le commerce illicite des biens culturels”. Il a poursuivi en réaffirmant l’engagement de la douane libanaise dans la lutte contre le commerce illicite des biens culturels, soulignant la valeur de cet atelier en tant que “plateforme pour l’échange d’informations, d’expériences et d’expertise entre les participants”.
Mme Michelle Medina et Mme Mariya Polner de l’OMD ont rappelé la Résolution de l’OMD concernant le rôle de la douane dans la prévention du trafic illicite des biens culturels, adoptée en juillet 2016, et elles ont souligné la nécessité de fournir aux fonctionnaires des douanes les outils et les connaissances pratiques pour mettre en œuvre la Résolution de l’OMD, et pour soutenir les activités opérationnelles conjointes qui seront menées à l’avenir.
Tout au long des quatre jours de l’atelier, les participants ont appris à identifier et à manipuler les biens culturels ainsi qu’à utiliser les outils et instruments spécialisés qui ont été élaborés par l’OMD, INTERPOL, le Conseil international des musées (ICOM) et d’autres partenaires internationaux. Une expertise spécifique leur a été dispensée en matière de gestion des risques et de ciblage des biens culturels, y compris certaines tendances et certains modèles identifiés ainsi que des méthodes de dissimulation. La session de formation a également comporté une visite du Musée national de Beyrouth ainsi qu’un exercice pratique mené sur le site archéologique, où des questions liées à l’excavation légale, la documentation, l’entreposage et la manipulation des biens culturels ont été soulevées avec des spécialistes. L’OMD a clôturé la formation en réaffirmant son engagement de travailler en étroite collaboration avec ses Membres et les principales parties prenantes afin d’assurer le renforcement des capacités nécessaires à la protection du patrimoine culturel.