Lors de l'atelier TAIEX-PI organisé les 30 et 31 mai à Bruxelles (Belgique) par le gouvernement fédéral d’Irak et le Bureau du coordinateur antiterrorisme de l’UE, M. Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD, a prononcé un discours liminaire portant sur la protection du patrimoine culturel irakien et la lutte contre le terrorisme.
L’atelier a réuni plus de 100 experts de la lutte contre la fraude, issus de la douane, de la police, des autorités judiciaires, des organisations internationales et non-gouvernementales (O.N.G.) mais aussi des professionnels du marché et des archéologues qui se sont penchés sur les moyens d’empêcher le trafic illicite et la destruction du patrimoine culturel irakien.
L'atelier a été ouvert par Son Excellence M. Mazar Khairallah, ministre adjoint des affaires étrangères de la République d'Irak et Chef de la délégation irakienne, ainsi que par M. Gilles de Kerchove, coordinateur antiterrorisme de l’UE. Dans son discours d’ouverture, le ministre adjoint a indiqué que, depuis 2003, l’Irak connaît une situation inédite marquée par l’absence de contrôle des frontières et il précise que cette situation a induit une aggravation importante du trafic illicite des biens culturels, utilisé pour en retirer un bénéfice illicite et pour financer le terrorisme.
Dans son discours liminaire, le Dr. Mikuriya a fourni une synthèse des activités de l'OMD en matière de prévention du trafic illicite des objets culturels, soulignant les quatre principaux domaines d’action à savoir les outils de promotion à l’échelon mondial, par exemple la Résolution de Punta Cana concernant le rôle de la douane en matière de sécurité, adoptée par l’OMD en 2015, et la Résolution du Conseil de l’OMD, relative à la prévention du trafic illicite des biens culturels, adoptée en 2016.
Le second domaine porte sur l’utilisation de la technologie. À cet égard, il a notamment fait état d’une série d’applications du Réseau douanier de lutte contre la fraude de l’OMD (CEN), d’une base de données mondiale regroupant les saisies douanières et d'une plate-forme de communication sécurisée baptisée ARCHEO, tout en mentionnant les évolutions récentes en matière d’utilisation des donnée géospatiales à des fins de renseignement.
Il a ensuite évoqué la coopération avec les autres parties prenantes, en particulier avec INTERPOL, qui joue un rôle déterminant dans ce domaine de la lutte contre la fraude qui s’intègre dans le cadre plus large de la coopération entre la douane et la police.
Enfin, le Secrétaire général a fait part des mesures adoptées par l’OMD pour renforcer les capacités opérationnelles des fonctionnaires en première ligne par le biais de formations spécialisées, à l’instar de celles qui ont déjà été organisées en 2017 dans la Région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA).
Il a souligné que la prise de conscience et le soutien politique sont des éléments essentiels pour que les administrations des douanes soient en mesure d’accomplir leur mandat dans ce domaine et il a estimé que ce soutien devait passer par l’affectation de ressources financières, humaines et technologiques.
L’atelier, qui s’est déroulé sur deux journées, a porté sur l’analyse de la situation actuelle en Irak, la coopération en vue de faire appliquer la loi et la poursuite des crimes liés à la destruction et au trafic illicite de biens culturels. La question du rôle de la douane a été abordée à l'occasion d'une table ronde spéciale, à laquelle a participé le Dr. Mundher Abdulameer Asad Hayer, Directeur général de la douane irakienne.
L’atelier s’est conclu sur l’évocation des mesures de suivi qui pourraient être prises en vue de renforcer les capacités des administrations irakiennes dans ce domaine.