Le 10 octobre 2018, l'OMD accueillait Women in Trade Network Brussels, à l'occasion d'un événement destiné à mettre en lumière les possibilités et les enjeux du commerce tels que perçus par la douane et le secteur commercial. À l'ordre du jour figurait un groupe de discussion qui a permis à des représentants de plateformes de vente en ligne, des administrations douanières et des opérateurs postaux, ainsi qu’au secteur privé en général d’exposer leurs points de vue.
Kevin Willis (Amazon), Wendy Eitan (Union postale universelle ou UPU), Xiangfan Sun (Administration générale des douanes de la Chine ou GACC), Marianne Rowden (American Association of Exporters and Importers ou AAEI), membre du Groupe consultatif du secteur privé (GCSP) ont été invités à intervenir et l'échange de vues était animé par Ana Hinojosa, Directrice à l'OMD.
La session a donné à un public très varié l’occasion de découvrir l’opinion qu’ont les différents acteurs des atouts et des difficultés que comporte le commerce électronique.
La représentante de l'UPU a évoqué les nombreux problèmes que ce « déferlement de colis » pose aux opérateurs postaux, tout en admettant que le phénomène a été une véritable bouée de sauvetage pour bien des opérateurs postaux victimes du déclin rapide du courrier postal. Mme Eitan a également décrit le travail considérable que fait l'UPU pour aider ses membres opérateurs postaux à s'adapter à la nouvelle situation, à répondre aux exigences qu'impose l’essor du commerce en ligne et à faire face aux risques qu'il présente. Elle estime qu’il est important de collaborer avec l'OMD, l'OACI et l'IATA pour élaborer des normes et procéder à l’adaptation nécessaire, mais néanmoins harmonieuse, du secteur postal.
Le représentant d'Amazon revient sur la création de son entreprise, ainsi que sur le parcours professionnel qui l'a amené à travailler avec Amazon. Il attribue aux femmes un rôle de chefs de file dans l’application de la réglementation commerciale. Kevin Willis estime que les plateformes de vente en ligne sont gérées pratiquement comme des entreprises technologiques et il considère le commerce en ligne comme un moteur économique pour les États. En outre, les plateformes de vente en ligne sont importantes pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), puisqu'elles jettent des ponts entre vendeurs et acheteurs de toutes tailles à travers le monde. Par des démarches innovantes destinées à améliorer les normes existantes ou à fixer des règles strictes d'échange en ligne de produits et de services appréciés par le consommateur, les MPME de vente en ligne peuvent plus aisément surmonter les obstacles qu’elles rencontrent habituellement lorsqu'elles tentent de pénétrer les marchés étrangers. Pour ce qui concerne le respect de la réglementation commerciale, le représentant d'Amazon considère qu’il faut simplifier les mécanismes et les règles qu’appliquent les autorités douanières pour gérer les échanges transfrontaliers en ligne. En effet, la conformité des échanges commerciaux répond à l'objectif premier de toute entreprise constamment préoccupée du bonheur de ses clients. De plus, le respect de la réglementation est l'un des fondements majeurs de la prévisibilité et de la garantie que les services offerts satisfont les attentes des consommateurs.
La douane chinoise met en avant les efforts consentis par les autorités pour prévenir les effets néfastes de la croissance exponentielle des échanges en ligne sur les recettes de la Chine ou sur la lutte que mène le pays contre la fraude. La Chine a pris des mesures énergiques pour tenter de gérer le phénomène du commerce en ligne et veiller à ce que cette croissance soit bénéfique. M. Xiangfan Sun estime par ailleurs que le dédouanement des flots de biens échangés en ligne doit se faire à l’aide des technologies de l'information.
Enfin, la représentante de l'AAEI expose le point de vue du secteur privé quant aux conséquences de la croissance exponentielle du commerce en ligne sur les États-Unis. Elle estime qu’aux États-Unis l'explosion à laquelle on a assisté est imputable à la conjonction de deux forces: le relèvement du seuil de minimis à 800 $ aux États-Unis et la modification profonde du comportement des consommateurs face au commerce en ligne. De plus, Mme Rowden considère que l'environnement dynamique du commerce en ligne a modifié la structure du commerce mondial et qu'il est intéressant d'être impliqués dans le commerce international à ce stade-ci.
Les discussions furent très animées et les sujets abordés ont suscité un vif intérêt parmi les participants. L'événement s'est achevé par un déjeuner léger de réseautage co-organisé par Integration Point et l'OMD. Michiko Lloyd, représentante d'Integration Point et de Women in Trade Network Brussels, a conclu l’événement en remerciant toutes les personnes présentes pour leur participation et en les invitant à suivre les futures activités de l'organisation.