L'OMD et l'UE sont partenaires dans un nouveau projet intitulé «COLIBRI», qui vise à renforcer la coordination et les efforts internationaux dans le but principal de lutter contre le crime organisé et les défis posées par le trafic de cocaïne en Amérique Latine et Caraïbes, ainsi qu'en Afrique Centrale et Occidentale.

Cette action est mise en œuvre dans le cadre de l’objective 3 du Plan stratégique de l'OMD (2016/2019): «Protéger la société, la santé et la sécurité publiques, contribuer à la lutte contre la criminalité et le terrorisme» (Dossier Contrôle et Lutte contre la Fraude), et en conformité avec le rôle des douanes dans la réalisation des Objectives du Développement Durable adoptés par les Nations Unies en 2015.

Selon le Rapport sur les Trafics Illicites 2017 de l’OMD, le commerce de la cocaïne a augmenté d’environ 16,2% en 2017. Les autorités douanières de 105 pays ont déclaré que sur l'ensemble des saisies de stupéfiants de contrebande, 13,8% concernaient de la cocaïne.

Dans ce combat mené par les administrations douanières dans la lutte contre les trafics et la criminalité organisée, l’OMD se veut être à la pointe de l’innovation et étendre sa mission de renforcement des capacités aux menaces émergentes. Le projet COLIBRI qui vise à surveiller et à contrôler l’aviation générale le long de la route de la cocaïne, a pour vocation de mobiliser les douanes et leurs partenaires sur les risques de fraude sur ce vecteur peu surveillé et intensifier la coopération régionale, internationale et interministérielle indispensable dans la lutte contre le trafic de drogues.  

Mais au fait, que savons-nous de l’aviation générale ? L'aviation générale est un terme générique qui désigne toutes les opérations de l'aviation civile à des fins autres que le transport commercial. Bien que la plupart des aéroports civils soient ouverts à l’aviation générale, de nombreux aérodromes secondaires ne sont pas soumis aux frais de gestion administrative, de redevances d’atterrissage ou de stationnement, aux restrictions d’exploitation ou aux contrôles. En outre, l’aviation générale n’est pas soumise au même mécanisme d’inspection par la police ou les douanes, les mesures de sécurité des vols sont considérablement assouplies, même dans les zones fortement réglementées. L’aviation générale représente donc une opportunité pour le crime organisé et offre plusieurs avantages pour les trafiquants. Ce moyen de transport est discret, rapide et peut utiliser des aéroports plus petits où les forces de l’ordre sont souvent absentes. Le projet COLIBRI contribue à relever le défi de sécuriser davantage ce vecteur sensible tant en terme de trafic et de sécurité que fiscal.  

COLIBRI repose sur trois composantes principales:

1. Le renforcement des capacités des agents des douanes et des administrations concernées pour leur donner les outils nécessaires afin de faire face à ce défi;

2. La création d’une nouvelle base de données spécialisée afin de partager entre les pays partenaires toutes les informations pertinentes sur le contrôle et la surveillance de l’aviation générale qui viendra compléter les fonctionnalités du CENcomm, l’outil de communication de l’OMD;

3. La promotion et le renforcement de la coordination internationale opérationnelle et en matière de renseignements par le biais d'opérations conjointes sur le terrain.  

Le projet COLIBRI complète le Programme Route de la Cocaïne (CRP), financé par la Direction Générale de l’Union Européenne pour la coopération internationale et le développement (DG DEVCO), via l'article 5
du règlement instituant l'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix. Le programme CRP est conçu pour promouvoir l'interception de drogues, soutenir les activités de lutte contre le blanchiment d'argent, améliorer l'échange d'informations, l'analyse et le renseignement, ainsi que les enquêtes et la coopération en matière de justice pénale.  

Selon le Rapport Mondiale sur les Drogues 2018 des Nations Unies, la gamme des drogues et des marchés de la drogue se développe et se diversifie comme jamais auparavant. De plus en plus d’observateurs confirment l’idée que les trafics illicites constituent une source majeure de financement des groupes terroristes. La situation appelle à une coopération internationale accrue pour aider les pays concernés à faire face aux défis posés par le trafic de drogue, et pour renforcer la sécurité au niveau mondiale et  promouvoir l'état de droit.