Un expert de l’OMD a participé à un atelier consacré au sujet de la protection du patrimoine culturel qui s’est déroulé du 22 au 24 janvier 2019 à Bagdad, en Irak. Cet atelier a réuni des représentants des services iraquiens de la lutte contre la fraude et du renseignement ainsi que des experts internationaux, qui sont venus échanger leurs vues à propos des enjeux liés à la protection du patrimoine culturel et œuvrer en faveur du renforcement du réseau international de professionnels dévoués à cette cause. Organisé par la Mission de conseil de l’UE (EUAM) en Irak, avec le soutien de l’Ambassade d’Espagne en Irak, cet atelier s’inscrivait dans le prolongement de la Conférence de haut niveau organisée par le Bureau de lutte contre le terrorisme de l’UE et qui s’est tenue en mai 2018 à Bruxelles.
Les participants se sont penchés sur les mesures pratiques qu’il y a lieu de prendre en vue de prévenir le trafic de biens culturels. De telles mesures s’imposent de toute urgence étant donné que, malgré l’embargo imposé sur les antiquités iraquiennes illégalement sorties du pays après le 6 août 1990 (en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies), force est de constater que le patrimoine culturel iraquien continue d’être pillé, comme en attestent les rapports de saisies des autorités douanières et policières de par le monde. Ce type d’activités illicites, non seulement engendrent des conséquences désastreuses pour le patrimoine de ce pays mais comportent d’autres risques en ce qu’elles sont susceptibles de servir à des fins de blanchiment de fonds et de financement du terrorisme. C’est pourquoi des efforts accrus ont été déployés en vue de repérer de telles activités, de traquer les contrevenants qui s’y livrent et de prévenir ce type de trafic.
Au cours de cet atelier de trois jours, les participants ont eu la possibilité d’écouter des exposés présentés par des experts du domaine ainsi que de réfléchir, dans le cadre de séances de discussion en petits groupes, à des moyens de résoudre certains problèmes spécifiques actuels empêchant de lutter efficacement contre ce phénomène, tels que le manque de coordination et l’insuffisance de l’échange de l’information entre les différents organismes nationaux et internationaux compétents. Il a tout spécialement été mis l’accent sur la coopération entre les autorités douanières et policières au vu de la prise de conscience de plus en plus forte de la nécessité de renforcer l’interaction entre ces deux services de prévention et de répression afin d’obtenir des résultats plus tangibles dans le cadre de la lutte contre les échanges illicites. L’OMD a également insisté sur la contribution que peut apporter la douane dans le domaine de la sécurité, en particulier grâce au recours à l’analyse de données qui permet une meilleure compréhension de la problématique du commerce illicite.
Grâce au Ministère de la Culture irakien, la deuxième journée de l’atelier a pu se dérouler dans la salle consacrée à l’art assyrien du Musée national d’Irak. Ce Musée, fermé depuis des années, a survécu à de nombreuses attaques, dont des actes de pillage en 2003, en conséquence desquels plus de 15 000 objets ont disparu et été déclarés volés. Certains de ces objets ont été retrouvés sur le marché international et restitués au Musée, qui a retrouvé sa gloire passée et qui a rouvert ses portes aux visiteurs, leur donnant accès à de nombreux trésors datant d’il y a plusieurs milliers d’années.