L’Organisation mondiale des douanes (OMD) rejoint ses partenaires internationaux pour célébrer la Journée mondiale de la vie sauvage 2019 et s’engage à continuer d’appuyer son plus proche partenaire dans ce domaine, à savoir le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui poursuit ses efforts sans relâche pour la protection de la biodiversité de la planète.
Le 3 mars revêt un caractère particulier dans le calendrier de la communauté internationale : il est l’occasion de nous rappeler à quel point il est essentiel de préserver notre planète mais aussi de mettre en lumière la responsabilité incombant à la douane, en tant qu’agent incontournable de l’application de la loi aux frontières, de faire obstacle aux criminels qui vivent des bénéfices malhonnêtes qu’ils tirent du trafic d’espèces sauvages.
Pour l’année 2019, les Nations Unies ont choisi de se focaliser sur l’un des groupes les plus mystérieux de la faune et de la flore sauvages : les espèces marines. Sous le thème de « La vie aquatique: pour les Hommes et la planète », l’ONU veut attirer l’attention de l’opinion publique sur un espace environnemental dont trop de personnes encore considèrent ses ressources inépuisables.
Il est estimé que les océans abritent des millions d’espèces, dont seules près de 200 000 ont été identifiées ; et pourtant, 40% de cet espace est surexploité, en dépit de la pollution, de la perte d’habitats dans les zones côtières et de l’impact du changement climatique.
La surexploitation et la dégradation de l’environnement nuisent gravement à la vie marine, mais elles affectent aussi la vie de trois milliards de personnes, qui dépendent des ressources océaniques pour leur subsistance. Avec l’augmentation du niveau de vie, de plus en plus de personnes sont demandeuses de poisson frais. Or, ce poisson peut avoir été pêché de manière illégale à l’autre bout de la planète.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) mine les efforts des pouvoirs publics pour préserver et gérer les ressources halieutiques de manière responsable mais elle les prive aussi d’une importante source de revenus. Cette pratique nuit également à la communauté des pêcheurs respectueux des lois et conscients de l’importance des ressources océaniques, qui représentent leur gagne-pain.
Certaines espèces sont spécifiquement ciblées aux fins du commerce illicite. Les espèces protégées telles que les requins et les tortues sont encore largement consommées comme mets raffinés. Parmi les plus grandes victimes du braconnage, l’ormeau est la proie d’un négoce illégal axé sur des modes opératoires sophistiqués, aux mains de syndicats du crime organisé qui profitent des faiblesses de la législation dans les pays qui ne font pas commerce de l’ormeau. Bien qu’il existe un marché totalement licite de ce mollusque, 96 millions d’ormeaux ont été braconnés entre 2006 et 2016.
Les braconniers s’en prennent aussi à d’autres espèces pour le commerce des animaux de compagnie et d’espèces d’aquarium, comme les poissons exotiques, les coraux, les tortues et même les requins. On estime que 37 millions d’hippocampes sont enlevés de leur habitat naturel chaque année pour être utilisés à des fins médicales, ou encore pour finir dans un aquarium ou comme ornements décoratifs. Un tel épuisement des ressources marines n’est tout simplement pas durable.
« S’assurer que le commerce demeure légal à toutes les étapes de la chaîne est un devoir, non seulement pour la douane mais aussi pour la communauté internationale dans son ensemble », a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya. « En se centrant sur la vie marine en 2019, les douaniers partout dans le monde sont appelés à apporter leur contribution à la lutte contre toutes les formes de criminalité portant sur les océans, afin que les objectifs qui sous-tendent la Journée mondiale de la vie sauvage, cette année, deviennent réalité. »
Les données de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) montre que le volume de poissons pêchés illégalement s’élève à 26 millions de tonnes, ce représente jusqu’à 23 milliards de dollars américains par an. « Ces chiffres sont extrêmement parlants et ne peuvent qu’inciter les administrations douanières à agir avec fermeté contre ce commerce illégal, eu égard à leur position aux frontières et au contrôle qu’elles exercent sur les points d’entrée et de sortie », a souligné le Secrétaire général Mikuriya.
« En effet, les Membres de l’OMD jouent un rôle de premier plan aux frontières, puisqu’ils veillent au respect des dispositions de la CITES et il est important de comprendre que cette convention protège non seulement la biodiversité mais aussi l’emploi et les économies nationales », a-t-il ajouté. « Par conséquent, l’OMD demande instamment à la communauté douanière de collaborer et de partager les informations avec ses partenaires, tout en utilisant pleinement l’ensemble des outils pertinents de l’OMD visant à combattre la criminalité liée aux espèces sauvages. »
Membre actif du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), l’OMD a fait du combat contre les crimes liés à la faune et à la flore sauvages une priorité, notamment dans le cadre de son Projet INAMA, et plus généralement à travers son programme sur l’environnement, et elle ne manquera pas de réitérer l’importance de cette problématique au cours de la prochaine session du Comité de la lutte contre la fraude de l'OMD, qui se réunira du 11 au 15 mars 2019.
Tous les Membres de l’OMD et les partenaires des douanes sont encouragés à conjuguer leurs efforts pour veiller ensemble à atteindre l’objectif de l’économie « bleue », qui vise fondamentalement à assurer une exploitation durable des ressources océaniques afin de contribuer à la croissance économique, à améliorer le niveau de vie des personnes, à créer de l’emploi et à soutenir un écosystème océanique sain.