À l’invitation du magazine The Economist, le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, s’est adressé aux participants du Asian Trade Summit (sommet asiatique sur le commerce), qui se tenait à Hong Kong, Chine, le 28 février 2019, afin de présenter les travaux de l’OMD sur la gestion des zones franches.
À l’occasion d'une table ronde sur le sujet, M. Mikuriya a indiqué que l’expansion des zones franches au cours des 50 dernières années a été considérée comme un outil politique au service du développement économique. Il a ensuite souligné que si les avantages offerts par ces zones, tels que les incitants fiscaux et un assouplissement de la règlementation, attirent le commerce légitime, ils sont souvent susceptibles d’être exploités à des fins illicites et d'ouvrir la voie à des abus également.
M. Mikuriya a insisté sur le fait qu’il est important de tenir compte du point de vue des douanes au moment d’envisager l’établissement d'une zone franche et que les administrations douanières doivent disposer du mandat nécessaire pour leur permettre de mener des contrôles effectifs et efficaces, afin d’empêcher que les zones ne soient exploitées à des fins illicites.
À cet égard, il a réitéré à quel point il est important de créer des partenariats forts avec le secteur privé, notamment à travers le concept d’Opérateur économique agréé (OEA), de recevoir des renseignements préalables de la part des opérateurs commerciaux et d'utiliser les technologies modernes afin d’atténuer les risques tout en facilitant les flux de commerce licites.
Participant à la table ronde aux côtés de M. Mikuriya, Sally Peng, cheffe du Asia-Pacific Practice Group au sein de Sandler, Travis & Rosenberg, P.A., a souligné le rôle incontournable que jouent les zones franches dans l’essor commercial de l’Asie et a également insisté sur le fait qu'il est indispensable d’assurer la conformité et le respect des lois dans ces zones. Elle n’a pas manqué de relever l'importance des travaux de l’OMD en vue de revoir les pratiques et les normes afférentes aux zones franches, mais aussi afin de développer plus avant certains concepts, comme les OEA, et de promouvoir un commerce dématérialisé.
Les deux intervenants ont par ailleurs évoqué le potentiel de la technologie des chaînes de blocs afin d’augmenter la transparence du commerce.
M. Mikuriya a conclu son intervention en déclarant que les administrations douanières partout dans le monde sont prêtes à engager un dialogue avec les décideurs politiques, avec les autorités de supervision des zones franches et avec les opérateurs déployant leurs activités dans ces zones.