Le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, s’est rendu au bureau de douane de Torodi, dans la zone frontalière entre le Niger et le Burkina Faso, à l'occasion d'une visite de deux jours au Niger, les 16 et 17 octobre 2019. Cette zone frontalière subit actuellement les conséquences des fréquentes actions menées par divers groupes armés et rebelles dans les pays voisins. Malgré la situation sécuritaire difficile, les douaniers nigériens poursuivent leurs activités et le dédouanement est assuré sans interruption de service. Le Niger étant un pays sans littoral, la frontière avec le Burkina Faso est d'une importance vitale pour la stabilité et le développement économiques du pays dans son ensemble puisqu’elle sert de porte d’entrée aux marchandises en provenance d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ayant accès à des ports maritimes.
La visite du Secrétaire général Mikuriya, qui était accompagné du Directeur général des douanes du Niger, Abdallah Harouna, a envoyé un signal fort de soutien et de reconnaissance aux administrations des douanes de la région d’Afrique occidentale et centrale qui continuent de mener leur mission dans des conditions pénibles. À son arrivée, M. Mikuriya a été reçu par le directeur de la direction régionale de la douane, Abdoulaye Alidou Maiga, et par le chef du bureau de douane de Torodi, Amayor Hamid. Tous trois se sont entretenus sur un certain nombre de sujets, abordant en particulier l’incidence de l’insécurité et des activités djihadistes sur les douanes et le commerce dans la région du Sahel.
Au cours de la visite des locaux douaniers, le directeur de la direction régionale de la douane a indiqué qu’une infrastructure de sécurité de base avait été mise en place, notamment avec la construction de murs autour du poste-frontière, afin de le protéger en cas d’attaque. Il a ajouté que ces mesures ont permis de rassurer les commerçants et d’accroître le volume de marchandises en conséquence. Abdoulaye Alidou Maiga a appelé à ce que les mesures de sécurité soient renforcées aux frontières, afin d’y appuyer l’activité économique, et à ce que les agents qui risquent leur vie quotidiennement dans l’exercice de leur fonction soient dûment équipés du matériel de protection nécessaire pour assurer leur sécurité personnelle. Le Secrétaire général Mikuriya a examiné l’infrastructure informatique utilisée pour faciliter le dédouanement au poste-frontière, notamment un local spécial équipé d’ordinateurs, pour permettre aux agents en douane de déposer leurs déclarations, et d'une connexion satellite VSAT, pour garantir la connectivité et les flux d’informations dans un format électronique standard.
M. Mikuriya a souligné que les bureaux des douanes ainsi que leur matériel informatique font partie des infrastructures critiques de l’État, dans la mesure où leur but est de faciliter le commerce transfrontalier. Il a ajouté que « les activités opérationnelles continues de la douane aux frontières fragiles sont d'une importance absolue dans la mesure où elles envoient un message politique fort aux groupes armés et à la population locale sur la présence de l'État et sur la poursuite des services assurés par les pouvoirs publics dans ces zones. Nous savons que dans certains cas, la douane a été forcée d’abandonner la frontière à cause de groupes djihadistes dans les pays voisins. La détermination et le courage des douanes nigériennes sont donc absolument louables. »
Le Directeur général des douanes nigériennes a remercié le Secrétaire général pour le soutien continu de l’OMD à son organisation et pour son travail de plaidoyer sur le terrain. Il a insisté sur le fait qu’il était essentiel de continuer à appuyer les douanes aux frontières fragiles à travers une formation spécialisée en matière de sécurité et un travail de sensibilisation des dirigeants politiques et des donateurs concernant l’impact de la situation sécuritaire sur les activités des douanes ainsi que sur le rôle important des administrations douanières tant pour la sécurité que pour le développement dans les zones de conflit et de post-conflit.