L’OMD apporte son appui à la Déclaration de Pau adoptée par les chefs d’État membres du G5 Sahel et par le Président français

16 janvier 2020

Les chefs d’État membres du G5 Sahel et le Président de la République française se sont réunis le 13 janvier 2020, pour un sommet à Pau, dans le sud de la France, en vue d’examiner les problèmes liés à la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, qui n’a cessé de se détériorer au cours des dernières années. Le Sommet a abouti à l’adoption de la Déclaration conjointe des chefs d’État, qui définit un nouveau cadre de travail, sous l’intitulé de « Coalition pour le Sahel », rassemblant les nations du G5 Sahel, la France et les pays et organisations déjà engagés. Le cadre reposera sur quatre piliers couvrant les domaines suivants : 1) le combat contre le terrorisme, 2) le renforcement des capacités militaires des États de la région, 3) l’appui au retour de l'État et des administrations sur le territoire et 4) l’aide au développement. Dans le cadre du Pilier 3 plus particulièrement, les interventions cibleront « la formation et le déploiement jusqu’au niveau local de personnels en matière d’administration civile, de sécurité intérieure (police, gendarmerie, douanes) et de justice ».

L’Organisation mondiale des douanes plaide depuis longtemps déjà en faveur du rôle de la douane aux frontières fragiles et un programme de recherche a été lancé sous un titre similaire il y a trois ans. « Nous avons pu constater que dans certaines situations, les administrations des douanes ont été obligées d’abandonner leurs positions aux frontières dans un certain nombre de pays, ce qui entraîné de graves conséquences tant sous la perspective de la sécurité que du commerce », a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya. « À travers nos travaux de recherche et les activités que nous avons déployées par la suite, nous avons réussi à mettre en évidence la valeur ajoutée de la douane dans ces zones fragiles et sur cette base, nous avons lancé une campagne mondiale de plaidoyer ainsi que des projets concrets dans ce domaine. C’est pourquoi l’OMD se félicite de la Déclaration de Pau, qui met l’accent sur le besoin critique d'une présence douanière forte aux frontières fragiles », a-t-il ajouté.

En décembre 2015, la Commission de politique générale de l'OMD avait adopté la Résolution de Punta Cana sur le rôle de la douane et sa contribution à la sécurité aux frontières et aux efforts de lutte contre le terrorisme. Au cours des quatre dernières années, l'OMD s’est fortement impliquée en faveur d’un certain nombre d'initiatives sur la sécurité en Afrique occidentale et centrale, notamment par le biais du programme de recherche de l’OMD sur le rôle de la douane et du commerce aux frontières fragiles ; la Sécurité par collaboration (SPC++), initiative de la Douane nigériane présentée lors de la Conférence régionale des Directeurs généraux de la région d’Afrique occidentale et centrale en avril 2016 (le projet réunit actuellement cinq pays de la région et devrait être élargi à d’autres à l’avenir) ; et le Projet sur la sécurité dans la région d’Afrique occidentale et centrale visant à contrer la menace posée par les précurseurs utilisés pour la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI), qui doit s’achever en 2020. En octobre 2019, le Secrétaire général de l’OMD a visité les frontières fragiles entre le Niger et le Burkina Faso, afin de témoigner le plein soutien et l’engagement de l’OMD dans ce domaine.

Sous les auspices du Projet sur la sécurité en Afrique occidentale et centrale, l’OMD a également organisé une Conférence sur la sécurité sur le thème des « Perspectives africaines sur les enjeux sécuritaires », en son siège à Bruxelles.  La Conférence, qui s’est déroulée les 11 et 12 décembre 2019, a réuni plus de 150 délégués représentant plus de 50 pays et organisations, afin de débattre des défis sécuritaires et de leurs incidences sur le travail de la douane en Afrique. Eu égard aux conclusions de la Conférence de l’OMD sur la sécurité et faisant fond sur l’accent mis par la Déclaration de Pau sur cette question critique, l’OMD est prête à poursuivre ses activités de soutien en vue d’améliorer les capacités des administrations douanières aux frontières fragiles, avec l’appui des principaux partenaires de développement.