Clôture de la formation en ligne sur la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Afrique

17 juin 2020

Aujourd’hui, mercredi 17 juin marque la fin de quinze jours de partage de connaissances sur les moyens de renforcer les réseaux opérationnels de lutte contre le trafic illicite des biens culturels entre professionnels du patrimoine, douaniers et policiers de six pays de l’Afrique de l’Ouest et du Nord, à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.

La cérémonie de clôture a connecté chacun de ces pays avec les représentants des co-organisateurs de l’événement : Paris avec la présence de M. Ernesto Ottone R. Sous-Directeur général pour la Culture de l’UNESCO, Niamey avec M. Assoumana Malam Issa, Ministre de la Culture du Niger, Bruxelles avec M. Stefan Kirsch, Directeur adjoint en charge du contrôle et de la lutte contre la fraude à l’Organisation mondiale des douanes (OMD), et Lyon, avec M. Corrado Catesi, Coordinateur de l’Unité oeuvres d’art, INTERPOL.

Initiée par le Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar en partenariat avec l’Organisation mondiale des douanes et INTERPOL, cette formation s’est tenue à distance. Pendant deux semaines, les participants ont abordé des thématiques pratiques et diverses allant du droit du patrimoine à l’authentification des objets culturels, à la gestion des risques et des urgences ou encore la protection des manuscrits du Sahel. Il a été question également d’assurer le suivi d’activités opérationnelles telles que l’opération mondiale Athéna II organisée par l’OMD et INTERPOL durant l’automne 2019, d’approfondir les discussions sur les modes opératoires des trafiquants et les moyens efficaces de prévenir la contrebande, ainsi que de promouvoir l’usage des plateformes et outils d’information dédiées aux douaniers et policiers telles que la base de données sur les œuvres d'art volées et les notices violettes d’INTERPOL, la plateforme ARCHEO de l’OMD et le Livret des forces de l’ordre et de sécurité développé par l’UNESCO Dakar.

Les participants qui ont suivi la formation ont fourni 15 heures de travail personnel, participé à plus de 13 heures de sessions en direct, visionné 12 heures de vidéos, lu divers matériaux pédagogiques, et partagé leurs expériences également à travers les réseaux sociaux. Bien que se déroulant en ligne, dans une région avec des défis de connectivité, la formation a permis aux participants d’établir des liens solides, peut-être même plus forts qu’en présentiel. L’expérience a été une réussite et démontre qu’il est possible d’envisager autrement les activités de renforcement des capacités.

« Cette formation a montré une vraie communauté de pratiques qui réunit des corps de métiers très différents opérant avec des codes différents mais entre qui, il est possible de développer un langage commun. C’est un pari réussi car un des résultats concrets a été l’amélioration d’un mode opératoire interservices pour une coordination plus fluide au niveau national, régional et international » a souligné M. Ernesto Ottone R, Sous-Directeur pour la Culture de l’UNESCO.

En effet, outre qu’ils ont facilité les échanges d'expériences et le développement des procédures opérationnelles, ces travaux auront permis de développer davantage le dialogue et la coordination entre les forces de l’ordre et de sécurité, les ministères de la culture et les professionnels du patrimoine au niveau national.

Le choix d’une formation interservices n’est pas fortuit et s’inscrit dans la lignée des actions engagées par l’UNESCO, l’Organisation mondiale des douanes et INTERPOL depuis 2018, début de leur partenariat opérationnel en Afrique. La formation fait suite à la formation PITCH de l’OMD qui s’est tenue à Dakar en décembre 2018 et a permis de tester le tout premier dispositif de renforcement de capacité mondial de lutte contre le trafic illicite des biens culturels, dédié aux douanes.

« Cet atelier que nous clôturons marque une étape charnière dans les actions de coopération régionale et internationale menées avec nos partenaires de l’UNESCO et d’INTERPOL. Les 6 pays qui ont participé aux travaux représentent deux régions géographiques qui, après étude des schémas de trafic en provenance d'Afrique, ont été identifiés comme les plus vulnérables. Il est essentiel de créer un dialogue interrégional car ces pays font partie des chaînes d'approvisionnement menant aux marchés de destination » a souligné M. Stefan Kirsch, Directeur adjoint du contrôle et de la lutte contre la fraude à l’Organisation mondiale des Douanes.

« Je suis particulièrement heureux de constater comment cette formation a permis non seulement d’identifier les interventions inter-service prioritaires pour chaque pays, mais également des interventions urgentes pour éviter que les objets culturels des autres pays illicitement exportés transitent avec impunité à travers certains hubs qui ne disposent pas des moyens opérationnels et juridiques pour les arrêter et empêcher de transiter. In fine, cela contribuera à mieux protéger le patrimoine africain et garantir qu’il ne quitte pas illicitement le continent » a déclaré M. Corrado Catesi, Coordinateur de l’Unité oeuvres d’art, INTERPOL.

Cette formation constitue une étape importante dans la lutte contre la criminalité et le mouvement illicite des biens culturels africains. La prochaine étape, nécessaire et indispensable, est de renforcer les cadres juridiques nationaux de protection des biens culturels, entreprise pour laquelle l’UNESCO est prête à accompagner ses partenaires nationaux.

Lien utiles :

Contacts

Mme Guiomar Alonso Cano, Conseillère Régionale pour la Culture, Bureau Régional de l’UNESCO Afrique de l’Ouest Sahel.

Mme Mariya Polner, Conseillère Principale, Contrôle et lutte contre la fraude, Organisation mondiale des Douanes.

M. Corrado Catesi, Coordinateur de l’Unité oeuvres d’art, INTERPOL.