L’Organisation mondiale des douanes (OMD) et INTERPOL ont réaffirmé leur engagement d’aligner les efforts des forces de police et de la douane dans la lutte contre la criminalité organisée et le trafic de drogues illicites, à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues des Nations Unies.
Le thème de cette Journée, Une meilleure connaissance pour de meilleurs soins, vise à attirer l’attention de l’opinion publique sur le fléau mondial des drogues mais aussi sur son incidence sur les sociétés et sur l’importance d’une démarche coordonnée aux fins de la sensibilisation.
La criminalité organisée profite déjà des occasions qui s’offrent à elle
Alors que les gouvernements du monde entier prennent des mesures pour faire face à la pandémie de COVID-19 et pour en atténuer les répercussions sur la vie socioéconomique de leurs citoyens, des éléments de preuve indiquent que les syndicats du crime organisé profitent déjà de l'occasion pour multiplier leurs activités illicites.
Selon l’ONU, le trafic de drogues représente la moitié du produit de toutes les activités de la criminalité internationale organisée et il constitue une source constante de financement d’autres activités criminelles, voire du terrorisme.
Une meilleure connaissance des modes opératoires et des méthodes de dissimulation, alliée à une coopération internationale renforcée, est plus que jamais essentielle pour permettre aux douanes et aux forces de police dans le monde de garantir la sécurité des frontières et de protéger la société.
Un front uni
« La lutte contre le trafic illicite de drogues représente un composant essentiel des efforts de la communauté douanière pour créer un monde meilleur. Ensemble avec les forces de police, nous sommes à l’avant-garde de cette lutte, que nous menons de front au nom de nos sociétés et de l’état de droit », a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya.
« Unissons donc nos efforts et avançons ensemble dans ce combat grâce à une coopération renforcée et à une meilleure connaissance de terrain », a-t-il ajouté.
« Qu’il s’agisse de violence, de corruption ou de dépendance, le commerce mondial des stupéfiants a un effet corrosif sur les sociétés, les économies et la santé des individus. La COVID-19 ne change rien à ce constat », a indiqué pour sa part le Secrétaire général d’INTERPOL, Jürgen Stock.
« Au contraire, la police a constamment dû s’adapter aux changements intervenant dans les modes opératoires utilisés pour le trafic de drogues, tout en jouant un rôle de premier plan dans les efforts des pays pour enrayer la propagation du virus. C’est la raison pour laquelle la communication et la coopération entre les forces de police nationales et les unités douanières de lutte contre la fraude sont essentielles pour protéger nos communautés », a ajouté le chef d’INTERPOL.
S’adapter à la nouvelle normalité
La formation des douaniers reste au cœur du soutien apporté par l’OMD à ses Membres. Suivant la crise sanitaire mondiale de la COVID-19, l’OMD a adopté une nouvelle stratégie axée sur la formation en ligne sur sa plateforme CLiKC!. Grâce aux formations proposées, les douaniers peuvent acquérir des connaissances concernant les dernières techniques de gestion des risques, les méthodes de dissimulation les plus récentes et les itinéraires suivis par les trafiquants par le passé, sur la base de l’analyse des données recueillies par le biais du Réseau douanier de lutte contre la fraude de l’OMD.
L'un des instruments les plus pertinents pour améliorer les pratiques douanières en matière d'exécution et de saisies est le Recueil des pratiques opérationnelles douanières en matière d'exécution et de saisies (COPES), mis à la disposition des membres de l'OMD.
Dans le cadre du Programme sur les drogues et sur les précurseurs de l’OMD, qui vise à contrer le commerce illégal mondial de stupéfiants et qui couvre des aspects aussi variés que la culture, la fabrication, la distribution et la vente de substances interdites par les lois sur les restrictions et prohibitions concernant les drogues, un certain nombre d’initiatives ont été mises au point, souvent en coopération avec d’autres services chargés de l’application de la loi.
C’est ainsi que sont nés notamment le programme de contrôle des conteneurs (CCP) de l'ONUDC - OMD et ses unités de contrôle portuaire et de fret aérien, le Projet AIRCOP et ses cellules aéroportuaires anti-trafic conjointes créées pour renforcer les contrôles aéroportuaires, ou encore le Projet COLIBRI nouvellement mis sur pied par l’OMD. Ce dernier est une initiative pluridisciplinaire financée par l’Union européenne visant à assurer la surveillance et le contrôle de l’aviation générale à travers un ambitieux programme de renforcement des capacités et des innovations technologiques sophistiquées.
Depuis le début de la pandémie, INTERPOL travaille en étroite collaboration avec les services répressifs de ses 194 États membres pour surveiller les changements de tendance dans le trafic de drogues et pour partager du renseignement. L’organisation a régulièrement publié des notices mauves (qui offrent des informations sur les objets, les appareils ou les moyens cachés utilisés par les délinquants) à travers son canal de communication sécurisée I-24/7.
Une notice mauve publiée récemment décrit de manière détaillée comment les groupes criminels exploitent les services de livraison de repas à domicile durant les confinements imposés par les gouvernements.
Le Secrétaire général d’INTERPOL a également lancé des avertissements répétés concernant le fait que les groupes criminels organisés tenteront de profiter des répercussions économiques de la COVID-19 pour faire entrer les bénéfices tirés du trafic de stupéfiants et d’autres formes de criminalité dans l’économie légitime... renforçant ainsi leur influence et leurs possibilités de blanchiment d'argent.