LYON, France / BRUXELLES, Belgique – INTERPOL et l’OMD ont signé un accord qui octroie au Secrétariat de l'OMD un accès à la base de données mondiale d’INTERPOL sur les armes à feu illicites.
L’accord, qui vient renforcer la longue coopération qui existe entre les deux organisations dans la lutte contre les trafics de tous types, la criminalité organisée et le terrorisme, met à profit le mandat de l’OMD qui vise à assister les Membres à détecter les flux d’armes illicites et à les endiguer.
Au titre de cet accord, l’OMD aura accès, en temps réel, à quelque 1,4 million de fiches sur les armes illicites contenues dans le Système INTERPOL de gestion des données sur les armes illicites et de traçage des armes (iARMS) mais aussi au matériel de référence sur l’identification des armes à feu du Tableau de référence INTERPOL des armes à feu.
L’OMD pourra également introduire des demandes de recherche internationales concernant l’origine des armes à feu suspectes retrouvées lors d’activités et d’opérations douanières, afin de déterminer quand et où ces armes ont été détournées pour être utilisées à des fins illégales.
Si une recherche effectuée par le Secrétariat de l’OMD aboutit à un résultat positif dans la base de données, une notification sera envoyée au Secrétariat général d’INTERPOL, au Secrétariat de l'OMD et au bureau central national (BCN) du pays qui a encodé les données de l’arme en question dans la base.
« L’accès à iARMS permettra à l’OMD d’apporter un soutien opérationnel à ses Membres, puisque le Centre d’information et de renseignement (I2C) de l’OMD pourra maintenant introduire des demandes de recherche dans la base de données au nom d’administrations des douanes Membres qui n’y ont pas encore accès. Cette collaboration a vocation à étayer encore la forte relation de partenariat qui lie l’OMD à INTERPOL au service de la lutte internationale contre le terrorisme et contre d’autres formes de criminalité organisée et pour laquelle une étroite coopération nationale, régionale et internationale entre la douane et la police est cruciale », a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya.
« La prolifération d’armes à feu illicites constitue une menace pour la sécurité mondiale et les forces de police ne peuvent s’y attaquer à elles seules. Puisque les armes à feu de contrebande passent à travers les frontières, les partenaires tels que l’OMD nous apportent un soutien précieux sur le terrain et nous permettent d’intercepter ces armes et de les garder hors de portée des réseaux criminels dangereux », a ajouté le Secrétaire général d’INTERPOL, Jürgen Stock.
Une collaboration de longue date
INTERPOL et l’OMD collaborent étroitement pour lutter contre toutes les formes de trafic illicite partout dans le monde depuis plus de 20 ans, ayant signé leur premier accord de coopération en 1998.
Au cours de ces dernières années, les deux organisations ont collaboré sur plusieurs opérations mondiales et régionales, parmi lesquelles :
- L’opération Trigger III (2017) et IV (2018) sur le trafic d'armes à feu en Afrique occidentale et dans la région d’Afrique de Nord, du Proche et du Moyen Orient, respectivement ;
- L’opération Neptune II (2019) sur la sécurité frontalière maritime en Europe et en Afrique du Nord ;
- L’opération mondiale Pangea XIII (2020) de lutte contre la criminalité liée aux produits pharmaceutiques ;
- L'opération Adwenpa (2016-2019) de gestion des frontières en Afrique de l’Ouest.
Outre leur coopération dans le cadre du Projet de l’Union européenne de lutte contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères et de petit calibre dans les États membres de la Ligue des États arabes, INTERPOL et l’OMD travaillent en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur le Projet de communication aéroportuaire AIRCOP. Le projet vise à renforcer les capacités de répression aux aéroports internationaux partout dans le monde, en appliquant les techniques de profilage pour détecter et intercepter des stupéfiants et d’autres produits illicites mais aussi pour repérer les voyageurs à haut risque dans les pays d’origine, de transit et de destination.
En outre, les deux organisations travaillent ensemble dans le cadre du Programme Global Shield, initiative internationale ayant pour but de surveiller les flux licites et les trafics illicites de précurseurs chimiques et de tout autre matériel ou équipement pouvant être utilisés par des groupes terroristes et criminels pour fabriquer des engins explosifs improvisés (EEI).