En coopération avec la Douane argentine, l’Agencia tributaria (Douane) espagnole a réussi à contrer l’importation illicite de fossiles d'une haute valeur paléontologique. L’opération, nom de code Corsair, a été menée avec succès malgré les restrictions sur les modalités de travail imposées par les gouvernements dans la foulée de la pandémie de COVID-19. Grâce à des renseignements disponibles à travers les canaux de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), des enquêteurs de la Douane espagnole ont pu arrêter un conteneur à haut risque, qui a ensuite été dûment contrôlé par les douaniers, en mai 2020, au port maritime de Valence, en Espagne.
Durant l’inspection, les douaniers ont retrouvé plus de 4 000 fossiles, notamment des œufs et un spécimen entier de dinosaure particulièrement bien conservés et qui avaient été découverts dans la province de Rio Negro en Argentine, ainsi que plusieurs spécimens d’animaux protégés par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES). De nombreux fossiles avaient été mélangés à des pierres de formes et de couleurs différentes sans aucune valeur paléontologique, afin de tromper les contrôles douaniers.
Tout au long de l’opération, l’OMD a mis à la disposition des services répressifs des deux pays le canal de communication sécurisée ARCHEO et leur a apporté un appui opérationnel. Outre les autorités douanières des deux pays, l’opération a compté sur le soutien et la coopération des autorités espagnoles et argentines, nommément de la Police nationale espagnole, du ministère espagnol de la Culture et du Musée des sciences naturelles de Valence, du Bureau central national argentin d’INTERPOL et de la Police fédérale argentine.
La restitution du patrimoine s’effectuera dans le cadre de la Convention bilatérale sur la restitution du patrimoine culturel et de la Convention de l’UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels ainsi que de la Convention d’UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés. Les objets seront rapatriés une fois que les autorités judiciaires compétentes auront donné leur autorisation.