Le 15 mars 2021, l’Organisation mondiale des douanes (OMD) annonçait le lancement officiel du Projet sur la sécurité en Afrique occidentale financé par le ministère allemand des affaires étrangères. Ce projet fait partie d’une initiative prise par les autorités allemandes pour faciliter l’assistance aux pays partenaires, en réservant une attention plus particulière à la réforme du secteur de la sécurité.
Le projet témoigne de la première collaboration officielle de la douane allemande avec l’OMD dans le domaine de la sécurité frontalière. La Côte d’Ivoire, le Togo et le Ghana font partie des bénéficiaires de la phase initiale du projet, dont le but est de tirer parti des (et d’apporter un soutien aux) récentes activités sur la sécurité et l’assistance menées dans le cadre du Projet de l’OMD sur la sécurité pour l’Afrique occidentale et centrale, avec le soutien financier de l’OMD. Au titre dudit projet, l’OMD a fourni du matériel de détection, assuré la formation au nCEN et organisé d’autres formations sur la détection des engins explosifs improvisés (EEI) et sur la préparation à la sécurité frontalière.
M. Kunio Mikuriya, Secrétaire général de l’OMD explique : « Lors des réunions régulières que j’ai eues avec les Directeurs généraux de la région d’Afrique occidentale et centrale (AOC), j’ai remarqué que celle-ci ne se concentrait plus uniquement sur la perception des recettes, mais que la sécurité frontalière dans son ensemble faisait désormais également partie des priorités », en précisant que « En l’absence de contrôles de sécurité efficaces aux frontières, les administrations ne pourront ni recouvrer les recettes, ni faciliter les échanges licites. Dans la perspective de la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange du continent africain, le Projet pour la sécurité en Afrique occidentale aidera les administrations douanières à sécuriser les chaînes logistiques et à les protéger des terroristes et des mouvements d’insurrection violents ».
Le Secrétaire général rappelle également que « en 2015, dans la foulée de l’adoption de la Résolution de Punta Cana saluant le rôle de la douane dans la sécurité, l’OMD a produit du matériel de formation et des directives sur la sécurité, qu’elle a mis à la disposition de ses Membres. En 2019, l’OMD a également organisé la Conférence sur la sécurité en Afrique, afin de prendre connaissance de l’avis des administrations douanières d’Afrique sur les questions de sécurité globale, pour pouvoir les traiter ».
« C’est un grand plaisir pour moi de lancer cette initiative qui marque le premier projet auquel participe l’administration douanière allemande dans la région d’Afrique occidentale », a déclaré Mme Hercher, Présidente de l’Autorité centrale allemande des douanes. Par cette initiative, la douane allemande se lance sur une nouvelle voie et la Présidente se dit « enchantée de pouvoir travailler au côté de l’OMD en tant que partenaire engagé dont l’expérience des projets et les contacts dans la région enrichiront grandement l’initiative ».
Toujours selon Mme Hercher, « le projet pourra également tirer parti des normes douanières internationales de l’OMD et, au-delà de la précieuse collaboration établie avec cette dernière, j’aimerais mettre en avant les possibilités de coopération plus vaste qu’offre l’initiative et je tiens à encourager les politiques de modernisation des administrations douanières d’Afrique occidentale ».
Le Projet vient compléter les déclarations politiques et les plans de lutte contre le terrorisme arrêtés par l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne (UE) et la Communauté économique des États d’Afrique occidentale (CEDEAO). Le renforcement de la sécurité aux frontières et l’amélioration des procédures auxquelles les échanges commerciaux sont soumis sont les premiers objectifs à satisfaire pour pouvoir mieux contrôler la chaîne logistique des marchandises qui entrent et circulent dans la région et limiter de la sorte l’accès aux précurseurs chimiques et aux composants d’EEI, ainsi que l’entrée d’armes légères et de petit calibre (ALPC). Il s’agit en outre d’identifier les échanges illicites de produits et de liquidités qui peuvent être utilisés pour financer le terrorisme dans ces pays.
La première étape du projet sera « une phase de diagnostic » durant laquelle la situation dans les principaux ports, aéroports et aux frontières terrestres régionales de Côte d’Ivoire, du Togo et du Ghana sera évaluée, afin de déterminer les modalités de l’application de procédures douanières de recouvrement des recettes et de sécurité au sein de ces structures. Cette phase permettra aussi d’examiner comment, par un meilleur usage du nCEN et d’autres outils de renseignement, l’on peut s’assurer que les envois de précurseurs chimiques et de composants d’EEI, d’armes légères et de petit calibre ou de composants d’armes de destruction massive (ADM) fassent l’objet d’un profilage efficace.
Les données récoltées durant la phase initiale serviront ensuite à établir un équilibre adéquat entre la sensibilisation, la formation et les activités opérationnelles qui seront organisées dans les prochaines années. Les Directeurs généraux de la région AOC en seront informés par le truchement d’un rapport de mise en œuvre et lors de l’événement de haut niveau qui se tiendra plus tard cette année et qui sera l’occasion d’identifier les défis à relever et de discuter des actions à mener.
Pour obtenir plus d’informations sur le Projet sur la sécurité en Afrique occidentale ou le Programme de l’OMD sur la sécurité, nous vous invitons à envoyer vos questions à l’adresse suivante : WestAfricaSecurityProject@wcoomd.org.