Le 14 août 2024, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que la recrudescence d’orthopoxvirose simienne (variole du singe) en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) au titre du Règlement sanitaire international (2005) (RSI). Cette déclaration a été faite sur les conseils d’un Comité d’urgence du RSI composé d’experts indépendants. C’est la deuxième fois en deux ans qu’une USPPI est déclarée pour la variole du singe.
L’expression « Urgence de santé publique de portée internationale » (USPPI) est définie dans le Règlement sanitaire international comme étant un « événement extraordinaire dont il est déterminé, comme prévu dans le présent Règlement, qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée ».
Dans son allocution d’ouverture de la réunion du Comité d’urgence du RSI concernant la recrudescence de la variole du singe en 2024, le Directeur général de l’OMS a souligné l’émergence, en 2023, et la propagation rapide d’une nouvelle souche virale, le clade 1b, en RDC, comme étant particulièrement préoccupante. En outre, au cours du dernier mois, plus de 100 cas confirmés en laboratoire d’infection par le clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de cas de variole du singe auparavant : le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda. Des flambées d’autres clades de la variole du singe se sont également déclarées dans différents pays, chacune avec un mode de transmission et des risques différents.
Le Directeur général de l’OMS adressera bientôt des recommandations temporaires aux pays.
Deux vaccins sont actuellement utilisés contre la variole du singe. Ils sont recommandés par le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination de l’OMS et sont également approuvés par les autorités nationales de réglementation figurant sur la liste de l’OMS, ainsi que par certains pays, dont le Nigeria et la RDC. En outre, l’OMS a récemment lancé une procédure d’autorisation d’utilisation d’urgence des vaccins contre la variole du singe, dans le but d’accélérer l’accès aux vaccins pour les pays à faible revenu qui n’ont pas encore délivré leur propre approbation réglementaire nationale.
L’Organisation mondiale des douanes (OMD) suit de près l’évolution récente de la flambée de variole du singe afin de s’assurer que les Membres de l’OMD ayant des responsabilités en matière de santé publique et de sécurité sont correctement informés de la situation et participent aux stratégies nationales de riposte.
Au niveau des frontières, de nombreux Membres de l’OMD tiennent un rôle important dans les stratégies nationales de riposte dont l’objectif est d’atténuer les risques de type épidémique pour la santé publique et la sécurité. Dans ce contexte, il est de la plus haute importance que les administrations des douanes ayant des responsabilités en matière de santé et de sécurité soient correctement intégrées dans les mécanismes de préparation et de riposte.
En outre, la douane joue un rôle crucial de facilitation et de sécurité des mouvements transfrontaliers de médicaments et vaccins revêtant une importance cruciale et les Membres doivent dûment appliquer les mesures exposées dans la Résolution que le Conseil de coopération douanière a prise à cet égard en décembre 2020.
L’OMD continuera à surveiller la flambée actuelle de variole du singe et toute évolution de celle-ci liée aux voyages et aux échanges commerciaux.