Le Projet sur la sécurité en Afrique occidentale (PS-AO) – une initiative de coopération entre le Secrétariat de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et six Administrations douanières membres de cette région – s’achèvera le 31 décembre 2024. Cette initiative, dont la finalité est de renforcer les capacités dans le domaine de la gestion de la sécurité dans la région, touche à sa fin après plusieurs années de travail dont on peut tirer un bilan remarquable.
Lancé le 15 mars 2021, le PS-AO est un projet en deux phases encouragé et financé par le Ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et bénéficiant de l’appui de l’Autorité douanière centrale allemande. Il s’inscrit dans le cadre de l’engagement plus large de l’Allemagne en matière d’appui aux efforts de réforme du secteur de la sécurité dans des pays partenaires.
Le PS-AO a d’abord été mis en œuvre à destination des Administrations des douanes de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Togo. Il s’articule autour de deux volets : « sécurité » et « promotion de l’égalité de genre et de la diversité » (EGD). Une première phase de six mois consacrée à une mission de diagnostic s’est déroulée en 2021 et a permis de déterminer quelles étaient les activités idoines à dispenser au cours du projet. Sa phase de mise en œuvre proprement dite a débuté en octobre 2022. Cette seconde phase a été prolongée de douze mois, à partir du 1er janvier 2024, avec l’inclusion d’autres administrations des douanes en tant que bénéficiaires du projet : celles du Bénin et du Nigéria, ainsi que celle de Gambie pour le volet EGD.
Les activités mises en œuvre dans le cadre du volet sécurité ont été principalement conçues pour traiter les risques associés aux grandes quantités de cargaisons maritimes transitant par les ports dans le Golfe de Guinée, et notamment aux marchandises en transit ensuite expédiées vers des pays de l’hinterland. L’équipe en charge du projet a adopté une approche globale dans la mise en œuvre de ses activités de renforcement des capacités en les axant tant sur la gestion des risques que sur le contrôle des cargaisons, avec pour finalité la détection de marchandises spécifiques susceptibles de constituer une menace pour la sécurité. Un accent particulier a été mis sur les précurseurs chimiques et les autres composants utilisés pour fabriquer des engins explosifs improvisés (EEI) ainsi que sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) et les éléments qui les composent.
Un autre objectif poursuivi à travers la mise en œuvre du projet était le renforcement des capacités des Membres concernés en matière de gestion des frontières nationales dans des situations de zones frontalières fragiles ou touchées par des conflits. Les activités organisées à cette fin ont consisté à amener les effectifs des douanes à se familiariser avec la méthodologie de l’intelligence géospatiale (GEOINT) pour mieux repérer et traiter les risques inhérents aux marchandises acheminées par des points de passage non officiels ou clandestins à la frontière. Ces activités centrées sur l’utilisation de la GEOINT – qui constitue également un axe autour duquel s’articule le Plan d’action de l’OMD sur les frontières fragiles – ont été financées conjointement par le Ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et mises en œuvre avec la participation de l’équipe en charge du Projet conjoint OMD/JICA.
Le volet EGD du projet s’est concentré sur des initiatives visant à favoriser l’élaboration et la mise en œuvre, au sein des administrations douanières concernées, de politiques et pratiques respectueuses de l’égalité entre les genres et de la diversité. Ces initiatives ont également consisté à envisager comment transposer concrètement ces politiques et pratiques dans l’arsenal de gestion des ressources humaines au sein de chaque administration, mais également dans le cadre de ses relations extérieures, plus spécifiquement dans le domaine de la gestion commune de la sécurité aux frontières avec les autres organismes publics et les parties prenantes concernées.
Les activités mises en œuvre dans le cadre des deux volets du PS-AO ont été conçues pour renforcer durablement les capacités des administrations douanière bénéficiaires, en ce qu’elles ont été accompagnées d’outils et instruments de formation destinés à venir s’intégrer dans le matériel de formation national, de procédures d’accréditation et d’agrément d’experts spécialisés dans les domaines concernés et de l’adoption de plans d’action EGD. Les équipes en charge des deux volets du projet ont également travaillé en collaboration avec les partenaires pour veiller à ce que leurs activités de renforcement des capacités s’inscrivent en parfaite cohérence et complémentarité avec celles à destination des mêmes pays bénéficiaires qui sont financées par d’autres donateurs.
Les administrations douanières bénéficiaires du PS-AO ont participé activement aux réunions d’évaluation qui se sont tenues les 28 et 29 novembre 2024 en présence de l’équipe en charge du projet et du donateur. Les représentants de ces administrations ont confirmé que les objectifs poursuivis à travers la mise en œuvre du projet ont été atteints en ce que les activités dispensées ont effectivement contribué à renforcer leur capacité à répondre plus adéquatement, de manière générale, aux menaces pour la sécurité dans la région ainsi qu’à mieux faire prendre conscience aux effectifs douaniers du rôle qu’ils ont à jouer dans le domaine de la gestion de la sécurité. Ils ont également fait part d’une plus grande prise en compte observée au sein de leurs administrations respectives de l’importance d’une politique favorisant l’égalité entre les genres et la diversité en tant qu’élément catalyseur d’une dynamique contribuant à rendre l’action de la douane plus efficace à tous points de vue. Ils ont reconnu que cette prise de conscience était à attribuer directement au projet.
Le PS-AO n’aurait pas pu aboutir à de tels résultats positifs sans l’appui sans faille du donateur ni l’engagement et la participation active des administrations membres bénéficiaires. Et ces résultats seront de plus grande envergure encore puisque les outils et instruments de formation élaborés au cours de la mise en œuvre du projet seront mis à la disposition des autres Membres de l’OMD désireux de s’en servir.
Le Secrétariat de l’OMD se réjouit de pouvoir poursuivre cette excellente démarche coopérative ayant permis d’atteindre tous ces résultats et de continuer à appuyer les Membres dans leurs efforts visant à renforcer leurs capacités dans ces deux domaines importants que sont la gestion de la sécurité et la promotion de l’EGD.
Pour tout renseignement supplémentaire, n’hésitez par à nous contacter à l’adresse wcosecurityprogramme@wcoomd.org ou capacity.building@wcoomd.org.