Le 1er octobre 2024, le Réseau pour l’égalité de genre et la diversité dans la douane de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) a tenu sa quatrième conférence mondiale en ligne, qui a permis aux acteurs de la communauté douanière d’échanger leurs points de vue sur les pratiques et les derniers événements survenus en la matière dans les administrations douanières.
En réponse à la volonté toujours plus forte des Membres de l’OMD de promouvoir l’égalité de genre et la diversité dans la douane, le Réseau a été officiellement lancé le 8 mars 2022, à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Cet intérêt croissant ne se dément pas, puisque l’édition 2024 de la conférence, organisée selon des modalités hybrides, a réuni un nombre record de participants : plus de 220, soit 50 % de plus que l’année dernière.
Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire général de l’OMD, M. Ian Saunders, a rappelé que la douane restait un secteur dominé par les hommes : dans le monde, en moyenne, les femmes représentent 36 % de l’effectif douanier et occupent seulement 24 % des postes de direction. Ces statistiques montrent qu’il reste à faire pour arriver à l’égalité de genre dans l’environnement de travail de la douane. Le Secrétaire général a donc affirmé qu’il était de notre responsabilité de créer et de mettre en œuvre des politiques et des pratiques qui soient propices à un environnement de travail équitable, sûr et inclusif. Il a également souligné combien il était important de veiller à ce que les politiques et les procédures externes, qu’elles concernent la facilitation des échanges ou la sécurité, soient adaptées aux besoins des différents groupes de la population. En suivant cette approche, la douane sera plus à même d’atteindre les objectifs liés à sa mission.
Les participants à la conférence ont également pu entendre Mme Valérie Picard, responsable du commerce à la Chambre de commerce internationale (CCI) et membre du Groupe consultatif du secteur privé (GCSP) de l’OMD, qui a souligné les effets positifs qu’un environnement plus propice à l’égalité de genre pouvait avoir sur la croissance économique, la résilience et la facilitation des échanges, ainsi que l’importance d’une coopération efficace avec le secteur privé. Mme Picard a également indiqué que les femmes étaient sous-représentées dans les associations commerciales nationales, et que leurs points de vue étaient donc bien souvent ignorés lors de l’élaboration des politiques commerciales.
Lors de deux tables rondes successives, des intervenants de haut rang du Brésil, de Gambie, d’Inde, d’Italie, du Togo, du Zimbabwe et du Centre du commerce international (ITC) ont échangé leurs points de vue sur les deux principaux sujets à l’ordre du jour de la conférence : i) comment les administrations douanières peuvent œuvrer en faveur d’environnements de travail sûrs et sains qui empêchent le harcèlement, la violence fondée sur le genre et la discrimination ; ii) comment elles peuvent promouvoir des mesures de facilitation des échanges qui tiennent mieux compte des considérations de genre et qui soient plus inclusives.
Les différentes interventions ont clairement montré que les initiatives axées sur la prévention du harcèlement et de la discrimination pouvaient contribuer à créer un environnement de travail plus inclusif, plus sain et plus sûr, dans lequel les agents peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes. Il est essentiel d’écouter et de faire participer le personnel dans le cadre de ces initiatives, tout comme il est indispensable de mettre en place des politiques et des cadres clairs.
Au cours de la deuxième table ronde, les interventions ont montré qu’il était important de mettre en œuvre des initiatives et des services proactifs et ciblés qui répondent aux besoins de certains segments de la population, notamment les négociantes, ce qui peut ensuite stimuler la croissance des entreprises et renforcer le développement économique. Les intervenants ont souligné que les politiques et les procédures n’étaient pas neutres du point de vue du genre et qu’il fallait prendre des initiatives sur mesure, adaptées à chaque contexte.
Dans ses conclusions, le Secrétaire général adjoint de l’OMD, M. Ricardo Treviño Chapa, a souligné les principaux enseignements de la conférence et s’est félicité de la qualité des échanges, qui ont permis de dégager des idées intéressantes et des pistes d’action qui permettront aux administrations douanières d’avancer sur la voie de l’égalité de genre et de la diversité.