En 2024, l’Organisation mondiale des douanes (OMD), en partenariat avec le Groupe Egmont des cellules de renseignement financier et INTERPOL, a dirigé une actionmondiale contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans le cadre du Projet TENTACLE. Menées dans cinq grandes régions — l’Europe de l’Est, l’Afrique de l’Ouest, l’Asie-Pacifique, l’Amérique du Sud et la Méditerranée — ces opérations ont marqué une avancée significative dans la lutte mondiale contre la criminalité financière, produisant des résultats répressifs substantiels et des réformes réglementaires.
Les douanes, les cellules de renseignement financier et les ervices de police de 39 Membres de l’OMD ont participé aux opérations LBA/LFT de 2024 dirigées par l’OMD, notamment l’Argentine, l’Australie, le Bangladesh, le Bhoutan, le Brésil, la Bulgarie, le Cameroun, le Cap-Vert, le Chili, la Colombie, la République du Congo, Chypre, la République démocratique du Congo, l’Équateur, les Fidji, la Grèce, le Guyana, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, la République de Corée, le Kosovo, le Libéria, les Maldives, Malte, le Monténégro, le Népal, la Nouvelle-Zélande, la République de Macédoine du Nord, le Panama, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay, le Pérou, la Serbie, Singapour, l’Espagne, le Suriname et l’Uruguay.
Ces opérations dirigées par l’OMD ont abouti à la saisie de plus de 267 millions de dollars américains d’actifs illicites, incluant des espèces non déclarées, de l’or, des métaux précieux, des pierres précieuses et des marchandises déclarées sous de fausse facturation liées au blanchiment d’argent par le commerce (TBML). Les autorités ont intercepté 84,12 millions de dollars américains en devises non déclarées et 85,4 millions de dollars en marchandises sous de fausses facturations, démantelant des réseaux de criminalité financière sophistiqués. Les équipes opérationnelles ont confisqué 858,73 kg d’or, 39 kg de rhodium et 1 733 tonnes d’autres métaux précieux, révélant le recours croissant aux matières premières de grande valeur pour contourner les contrôles financiers. D’autres interceptions ont permis la saisie de 45,82 tonnes de drogues de différente nature, 97 tonnes de produits chimiques précurseurs, 45 258 armes légères et 23,5 tonnes d’explosifs, soulignant les liens étroits entre les flux financiers illicites et la criminalité transnationale organisée.
Les autorités ont arrêté 267 personnes, dont des individus transportant d’espèces et des cibles à haute valeur identifiés comme des facilitateurs clés au sein des réseaux mondiaux de blanchiment d’argent. Les mécanismes de partage de renseignement ont joué un rôle décisif, conduisant à 11 interceptions transfrontalières réussies et sept arrestations de haut niveau. L’échange de 1 338 rapports de renseignement entre agences a permis 146 détections conjointes et 167 enquêtes interinstitutionnelles, renforçant l’efficacité de la coopération inter-agences dans la lutte contre la criminalité financière.
Au-delà des actions répressives, ces opérations ont conduit à d’importantes réformes politiques visant à renforcer les cadres nationaux de LBA/LFT. Les enquêtes ont révélé des vulnérabilités dans les réglementations sur le contrôle des espèces et les procédures d’importation d’or, incitant plusieurs juridictions à renforcer la surveillance et à combler les failles réglementaires auparavant exploitées par les réseaux criminels. Ces évolutions réglementaires renforcent la résilience institutionnelle et contribuent à un système de sécurité du commerce mondial plus robuste.
Les opérations de 2024 ont réaffirmé le rôle essentiel de la répression fondée sur le renseignement dans la lutte contre la criminalité financière. En favorisant une coopération transfrontalière accrue, le partage de renseignements en temps réel et des réponses opérationnelles coordonnées, l’OMD et ses partenaires ont significativement affaibli les réseaux transnationaux de blanchiment d’argent. Ces résultats soulignent la nécessité pressante de poursuivre les investissements dans le renforcement des capacités, l’harmonisation réglementaire et l’innovation technologique pour permettre aux agences répressives de rester en avance sur l’évolution des menaces liées à la criminalité financière.