80 arrestations et plus de 37 700 objets saisis dans le cadre d'une vaste opération contre le trafic de biens culturels

22 mai 2025

L'OMD, Europol et INTERPOL aident les enquêteurs de 23 pays à lutter contre les malfaiteurs exploitant le patrimoine culturel de l'humanité

La neuvième édition de l'opération internationale Pandora, qui vise le trafic de biens culturels, a donné lieu à 80 arrestations et à la saisie de 37 727 objets, dont des artéfacts archéologiques, des œuvres d'art, des pièces de monnaie et des instruments de musique.

Connue sous le nom de code Pandora IX et menée durant quelques semaines en 2024, l'opération a compté sur la contribution des services répressifs et douaniers de 23 pays. L’initiative était coordonnée par la Guardia Civil espagnole, avec le soutien opérationnel d’Europol, d’INTERPOL et de l’OMD à travers son Bureau régional de liaison chargé du renseignement d’Europe centrale et orientale.

Les autorités ont saisi 69 détecteurs de métaux et 23 instruments et outils couramment utilisés pour mener des fouilles illégales, ce qui témoigne de la menace persistante de pillage qui pèse sur les sites culturels.

Au total, 258 saisies ont été signalées par les pays participants. De nombreuses enquêtes sont encore en cours et d’autres arrestations et saisies sont attendues.

Faits saillants de l’opération

Le Commandement des Carabinieri italiens pour la protection du patrimoine culturel (TPC), en coordination avec l'Agence italienne des douanes et des monopoles (ADM), a saisi une peinture attribuée à l'artiste de renom Jannis Kounellis au cours d'une opération conjointe à la frontière. Après inspection, il s'est avéré que le tableau était une contrefaçon mais si son authenticité avait été avérée, sa valeur aurait été estimée à quelque 100 000 euros. Dans le cadre d'une autre enquête, les Carabinieri ont saisi plus de 300 objets, dont des pièces de monnaie ou encore des fragments de métal et de céramique tels que des pointes de flèches et de lances datant de l'époque romaine et punique. Ces objets, qui étaient proposés à la vente sur des plateformes de commerce électronique, ont été retrouvés dans l’appartement d’un particulier.

La Guardia Civil espagnole a démantelé un groupe criminel impliqué dans le pillage de sites archéologiques dans la province de Cáceres. Six personnes ont été arrêtées et trois autres font l'objet d'une enquête. Au cours de l'opération, les autorités ont récupéré 2 500 artéfacts archéologiques, principalement des pièces de monnaie romaines frappées dans la ville celtibère de Tamusia. Ces objets avaient été volés sur des sites archéologiques protégés de la province de Cáceres à l'aide de détecteurs de métaux et étaient vendus illégalement sur des plateformes de vente sur les réseaux sociaux.

Toujours en Espagne, à Palma de Majorque, la Guardia Civil a interpelé un passager aérien qui tentait de s'envoler vers l'Allemagne avec 55 pièces de monnaie et une bague anciennes dans ses bagages. L'enquête qui a suivi a abouti à une mise en examen pour atteinte au patrimoine culturel et pillage d'épaves sous-marines et de sites archéologiques. Au total, 64 objets de valeur historique et 1 576 pièces de monnaie anciennes ont été confisqués.

En Grèce, le Département du patrimoine culturel et des antiquités d'Athènes a récupéré cinq icônes byzantines. Grâce au renseignement et à des techniques d'enquête spéciales, notamment un agent infiltré, trois personnes ont été arrêtées alors qu'elles tentaient de vendre les icônes pour un montant de 70 000 euros.

Les autorités douanières ukrainiennes ont, quant à elles, saisi 87 biens culturels transportés illégalement vers la Pologne, la Moldavie et la Roumanie.

La découverte de nouveaux cas grâce aux cyberpatrouilles

Outre les actions menées sur le terrain, des cyberpatrouilles spécialisées ont été mises sur pied au cours de l'opération afin de détecter les éventuelles ventes illicites de biens culturels en ligne. Ces enquêtes virtuelles ont permis d'ouvrir de nouveaux dossiers d’enquête, qui montrent que les plateformes numériques deviennent rapidement un circuit de premier choix pour les trafiquants afin de mettre les objets d'art pillés sur le marché et de les vendre. 4 298 biens culturels en tout ont été saisis grâce aux cyberpatrouilles.

Une opération fondée sur la coopération internationale

L’opération Pandora IX a été menée dans le cadre de la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT). Europol a facilité l'échange d'informations et a apporté un soutien analytique et opérationnel aux enquêtes nationales. L‘agence européenne s’est en outre occupée de l’hébergement d’une cyberpatrouille pendant une semaine.

INTERPOL a coordonné les actions transfrontalières et a mis à la disposition des autorités impliquées des outils tels que sa base de données sur les œuvres d'art volées et l'application mobile ID-Art sur le terrain.

L'OMD, quant à elle, a mis à la disposition de tous les participants son outil de communication sécurisé CENcomm, tandis que son Bureau régional de liaison chargé du renseignement pour l’Europe centrale et orientale a compilé, enrichi et partagé les informations fournies par les administrations douanières

Depuis son lancement en 2016, l'opération Pandora est devenue une initiative mondiale de premier plan visant à protéger le patrimoine culturel des trafics illicites.

Pays ayant participé à l’opération Pandora IX (2024)

L’Albanie, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, la Macédoine du Nord, Malte, la Moldavie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la République tchèque, la Serbie et l‘Ukraine.

Agences participantes

Europol, INTERPOL, l’Organisation mondiale des douanes

Photos

  • Deux icônes de Saint-Séraphin de Sarov découvertes par les Douanes ukrainiennes dans les bagages d'un passager voyageant en bus, lors d'un contrôle à la frontière avec la Pologne

    Deux icônes de Saint-Séraphin de Sarov découvertes par les Douanes ukrainiennes dans les bagages d'un passager voyageant en bus, lors d'un contrôle à la frontière avec la Pologne

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  • Une des 36 pièces de monnaie retrouvées par les Douanes ukrainiennes lors du contrôle d'un véhicule privé à la frontière avec la Pologne

    Une des 36 pièces de monnaie retrouvées par les Douanes ukrainiennes lors du contrôle d'un véhicule privé à la frontière avec la Pologne

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  • La Guardia Civil espagnole démantèle un groupe criminel impliqué dans le pillage de sites archéologiques et retrouve 2 500 artéfacts archéologiques, principalement des pièces de monnaie romaines

    La Guardia Civil espagnole démantèle un groupe criminel impliqué dans le pillage de sites archéologiques et retrouve 2 500 artéfacts archéologiques, principalement des pièces de monnaie romaines

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  • La Guardia Civil espagnole démantèle un groupe criminel impliqué dans le pillage de sites archéologiques et retrouve 2 500 artéfacts archéologiques, principalement des pièces de monnaie romaines

    La Guardia Civil espagnole démantèle un groupe criminel impliqué dans le pillage de sites archéologiques et retrouve 2 500 artéfacts archéologiques, principalement des pièces de monnaie romaines

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  • Saisie par l’Agence italienne des douanes et des monopoles (ADM) d’un tableau attribué à l'artiste Jannis Kounellis, qui s'est révélé être un faux

    Saisie par l’Agence italienne des douanes et des monopoles (ADM) d’un tableau attribué à l'artiste Jannis Kounellis, qui s'est révélé être un faux

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